La neige tombait sur les cèdres (2000) de Scott Hicks

par Selenie  -  22 Septembre 2015, 10:06  -  #Critiques de films

Après avoir percé avec "Shine" (1996 - 7 nominations aux Oscars dont un lauréat pour l'acteur Geoffrey Rush), le réalisateur Scott Hicks est choisi pour adapter le roman éponyme (1955) de David Guterson qui a eu à l'époque un certain retentissement dû à un sujet encore récent et diificile pour les américains ,à savoir l'internement des émigrés japonais et des sino-américains après l'attaque de Pearl Harbor. Un sujet très peu traité au cinéma, citons pour ceux qui seraient intéressés les films "Le Pont vers le soleil" (1961) de Etienne Périer, "Amarican Pastime" (2007) de Desmond Nakano, "Bienvenue au Paradis" (1990) de Alan Parker et pourquoi pas dans un style moins direct "Un homme est passé (1955) de John Sturges... 

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Un procès s'ouvre dans lequel un sino-américain est accusé du meurtre d'un fermier blanc. L'affaire est suivie entre autre par un journaliste blanc qui s'avère être toujours amoureux d'une sino-américaine aujourd'hui épouse de l'accusée. L'occasion pour quelques uns de se remémorer des souvenirs plus oui moins plaisants, allant de romance au camp de déportation... Scott Hicks impose d'emblée un climax mélancolique enneigé par le biais d'une photographie magnifique (nominée à l'Oscar) et d'une image soignée. Un casting prestigieux sans être clinquant avec Ethan Hawke, Max Von Sidow, Sam Shepard, Youki Kudoh ("Rush Hour 3", "the limits of control" de Jim Jarmush), Rick Yune ("Fast and Furious", "Meurs un autre jour") , James Cromwell. Des choix qui permettent d'éviter de placer un personnage plus charismatique vis-à-vis des autres. Le scénario et le montage semblent avoir été étudiés pour se coller au mieux au roman, le montage est conçu de façon à alterner le présent avec le passé par des flash-backs issus de divers personnages pour un canevas finalement bien géré. Dans la même idée, le film mélange les genres entre le mélo historique et le film juridique à suspense. Malheureusement le réalisateur pense tellement à soigner l'esthétique qu'il oublie un peu le rythme et l'émotion. Cette dernière n'éclot qu'à la toute fin et le rythme reste trop monocorde alors qu'un tel procès aurait dû réveiller plus de passions. Le critique célèbre Roger Ebert défendit le film (qui fut un échec) comme l'un des rares films à posséder un style cinématographique digne de la complexité du roman. Ce qui est sûr, c'est que ce film ne méritait pas d'être si peu vu. Il s'agit d'un mélo de belle facture avec des acteurs tous très bons et une sorte de fatalisme qui ne peut que toucher.

 

Note :                  

 

13/20
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