Les galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria

par Selenie  -  2 Février 2016, 11:08  -  #Critiques de films

Après "Charlie et ses deux nénettes" (1973), Joël Séria retrouve l'excellent Jean-Pierre Marielle pour un rôle écrit sur mesure. Scénariste-dialoguiste-réalisateur de son film, Joël Séria écrit donc un rôle de VRP pour l'acteur, lui qui était déjà camelot pour "Charlie...". Une obsession qui date sans doute de l'époque où le réalisateur était représentant de commerce. Marielle interprète donc ce VRP en parapluie, qui n'aime plus sa femme, et qui aime à vagabonder et profiter de la liberté que lui offre sa semaine de déplacement sur les routes de Bretagne. Il rêve de devenir peintre et, au hasard des rencontres, il va tomber amoureux de Angela (Dolores Mac Donough, mannequin canadienne à l'origine) et devenir peintre à Pont-Aven. Car pourquoi chercher ailleurs quand on est dans la ville des peintres immortalisée par Gauguin !... Evidemment tout ne va pas se passer comme prévu pour Henri Serin ("comme un serin..."), qui a un penchant appuyé pour le cul des femmes ("qu'y-a-t-il de plus beau ?!").

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Le film offre quelques morceaux cultissimes, des dialogues fleuris, de "tu sens la pisse, toi, pas l'eau bénite !" à la magnifique tirade en hommage au cul de Angela. Henri Serin/Jean-Pierre Marielle croise des personnages hauts en couleurs plus ou moins bienveillants comme le curé Romain Bouteille, la vendeuse Andréa Ferréol (dans son élément, elle qui a tourné dans "La Grande Bouffe" (1973) de Marco Ferreri !), le pélerin Claude Piéplu, la pute bigouden Dominique Lavanant, le peintre obsédé Bernard Fresson mais surtout la jolie et libre Angela et la jeune et belle Marie interprétée par Jeanne Goupil. Cette dernière, compagne à la ville de Joël Séria, est aussi la réelle peintre des tableaux qu'on voit dans le film. Le film est en quelque sorte la quintessence de la comédie gauloise et grivoise, dans laquelle le merveilleux Jean-Pierre Marielle badine avec l'amour, pour l'amour des arts dans un film qui ne manque en tous cas certainement pas d'une certaine poésie, où le premier hommage est à destination de toutes les femmes. Nanard pour certains, ce film l'est peut-être mais un nanard d'un tel luxe qu'il est déjà unique. Une comédie polissonne avec un grain de doux-amer qui ancre le récit dans un réalisme social qui n'est pas anodin. Un film culte à conseiller, à voir et à revoir !

 

Note :                

 

17/20
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A
Content de voir du Séria sur ce blog avec probablement son film le plus connu, très ancré dans l'esprit des seventies
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