Ecrit sur du vent (1956) de Douglas Sirk

par Selenie  -  15 Août 2016, 09:52  -  #Critiques de films

Quintessence du mélodrame, ce film est signé du réalisateur qui a donné ses lettres de noblesse au genre qui a alors déjà signé des chefs d'oeuvre du genre comme "Le Secret magnifique" (1954) et "Tout ce que le ciel permet" (1955) alors que viendra ensuite "Mirage de la vie" (1959). Ce film-ci, adapté du roman éponyme (1946) de Robert Wilder permet à Douglas Sirk (allemand ayant fui le nazisme) de nous montrer une certaine image de l'Amérique et d'écorner un peu l'American Way of Life tant vanté. L'intelligence de Sirk est d'éviter toute censure dans un style coloré façon carte postale dans la forme tout en contraste avec la vacuité humaine. Sirk nous rappelle par là-même que le mélodrame pur est le mariage parfait entre musique et drame, entre passion exacerbée et tragédie humaine qui se doit d'être à la fois surréaliste, la démesure dans la malchance étant la voie vers le meilleur du mélo. Sirk fait appel à un casting qu'il connait bien.

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Outre Lauren Bacall qui tournera de moins en moins après ce film et le décès de son cher Humphrey Bogart (en 1957), Sirk a déjà tourné avec les trois autres stars du film, son acteur fétiche Rock Hudson (alors à son apogée, outre ses films avec Sirk il vient de tourner "Géant" en 1956 de George Stevens avec James Dean et Liz Taylor), Robert Stack (qui fut un des premiers à quitter le grand écran pour le petit et atteindre les sommets grâce à la série "Les Incorruptibles" en 1959-1962 et la divine Dorothy Malone alors à son apogée avec en prime l'Oscar du meilleur second rôle pour ce film... "Ecrit sur du vent" ou comment l'argent est un vice qui empoisonne toute progéniture comme ce frère jaloux et hautain (Stark) et cette soeur garce magnifique (Malone) qui pensent chacun que tout leur est permis jusqu'à cloisonner la vie de leurs proches. Les acteurs sont sublimes pour un scénario qui offre souvent des scènes sous tension (sexuelle ou non !) avec quelques unes qui nous hantent encore comme la danse frénétique et funeste de Marylee Hadley (Malone). Un mélodrame parmi les plus beaux du 7ème Art malgré une fin sans doute trop conventionnelle symptomatique du perpétuel Happy End or not ?! Un film dont certaines scènes ont aussi inspiré de futurs réalisateurs, on pense notamment au film "Gatsby le magnifique" (2013) de Baz Luhrmann. Un grand film assurémment.

 

Note :            

 

18/20
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Sublime, la quintessence du mélodrame selon Sirk.
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