Trainspotting (1996) de Danny Boyle

par Selenie  -  21 Novembre 2016, 09:16  -  #Critiques de films

Après la sortie du roman éponyme (1993) de Irvine Welsh, le trio qui a réussi un joli coup avec "Petits meurtres entre amis" (1994), à savoir le réalisateur Danny Boyle, le scénariste John Hodge et le producteur Andrew MacDonald réussissent à convaincre l'auteur pour une adaptation ciné. Le trio réembauche plusieurs acteurs de "Petits meurtres..." comme Peter Mullan et surtout Ewan McGregor. Mullan joue le dealer habituel de la bande, Ewan McGregor est Rent-Boy, Robert Carlyle est Begbie, Johnny Lee Miller est Sick Boy et Ewen Bremner est Spud (alors qu'il jouait Begbie dans l'adaptation théâtrale). Mais il y a aussi Tommy joué par Kevin McKidd et surtout Kelly MacDonald en lycéenne qui sait ce qu'elle veut...

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"Trainspotting" est un titre qui provient du terme "Trainspotter" qui désigne des individus d'une communauté loufoque qui notent les numéros des trains pour les comparer ensuite (?!), par ricochet "Trainspotting" fait allusion aux différents points de piqûres dans une veine comme les gares sur une ligne ferroviaire. Le ton est donné. On suit donc une bande de junkies défoncés au crack, héroïne et autres à l'exception de Begbie le psychopathe qui se défonce surtout à la baston. Le ton du film est affaire d'équilibre puisqu'on passe aussi vite du rire au drame que d'une séance d'injection à un délire jouissif. Au prologue cultissime où la voix Off de Renton déclame un monologue anti-système d'une désillusion et d'un pessimisme qui n'a d'égal que sa perspicacité, répond la toute fin où Renton semble avoir gagné en maturité en acceptant ce qu'il dénonçait au début. Entre les deux il se shoote, tombe plus ou moins amoureux, il se désintoxique, il tente de s'en sortir, il replonge, il trouve une solution, sa solution...

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Emmené par une BO mythique qui suit l'évolution de Renton comme celle de l'époque (fin du punk avec Iggy Pop à New Order en passant par Blur et Pulp), le film est une sorte de chronique d'un junkie vers sa rédemption. Ce dernier est évidemment Renton (McGregor) qui semble le plus "normal" et qui doit supporter des "amis" qui ne sont finalement que des parasites qui profitent les uns des autres. Begbie est le plus néfaste car incontrôlable, SickBoy est un fou ambitieux, Spud est aussi limité que drogué et finalement si Renton se réveille c'est grâce un peu à sa rencontre avec une lycéenne libre et forte. Aussi drôle (surtout via Spud) que macabre (attention overdose !) le film reste sur le fil ténu entre les deux sans tomber trop d'un côté ou de l'autre. Danny Boyle réussit un coup de maitre. La mise en scène est inventive et vivante, offrant plusieurs scènes marquantes. L'osmose entre le matériau d'origine, les acteurs et le cinéaste offre un chef d'oeuvre unique qui ne peut laisser indifférent. Malgré l'humour et le ton décalé le film sera interdit au moins de 18 ans au Royaume-Uni et au moins de 16 ans en France. Le romancier Irvine Welsh a vu plusieurs de ses films adaptés au cinéma, et après "Trance" (2013) l'auteur retrouve Danny Boyle et toute l'équipe pour le film "Trainspotting 2" (2017) adapté de son roman "Porno" (2002) suite officielle de "Trainspotting". Espérons que cette suite fasse honneur à ce chef d'oeuvre...

 

Note :                

20/20
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