Galveston (2018) de Mélanie Laurent.

par Selenie  -  12 Octobre 2018, 16:12  -  #Critiques de films

Une première pour la réalisatrice Mélanie Laurent, également actrice, notamment vue dans le récent "Le Retour du Héros" (2018) de Laurent Tirard, qui signe là son premier film américain. Après les drames intimistes "Les Adoptés" (2010), "Respire" (2014) et "Plonger" (2017) sans compter son superbe manifeste écologique "Demain" (2015) co-réalisé avec Cyril Dion, elle traverse l'Atlantique pour un road-movie tragique et désenchanté. Le projet est lancé après que Tyler Davidson,  le producteur de "Take Shelter" (2012) de Jeff Nichols et "The Signal" (2015) de William Eubank, lui ait envoyé le scénario tiré du roman éponyme (2011) de Nic Pizzolato. Ce dernier est surtout connu pour avoir été un des créateurs scénaristes de la série TV "True Detective"... On suit un homme de main à qui on a appris qu'il est condamné par la maladie, qui est pris en chasse par ses anciens "collègues" alors qu'il s'attache à l'insu de son plein gré à une jeune prostituée...

Pour le casting, outre le vétéran Beau Bridges dans un second rôle (pour ne pas dire un caméo !) la cinéaste retrouve Maria Valverde déjà dans "Plonger". La jeune prostituée est interprétée par Elle Fanning, un choix conseillé et appuyé par le réalisateur Mike Mills qui a fait tourné Mélanie Laurent dans "Beginners" (2010) et Elle Fanning dans "20th Century Women" (2017). L'homme en fuite est joué par l'excellent Ben Foster qui retrouve un personnage assez proche de celui qu'il était dans le tout aussi excellent film "Comancheria" (2016) de David Mackenzie... Pour un français, tourner aux Etats-Unis est toujours particulier et Mélanie Laurent avoue s'être particulièrement renseignée sur les choses à faire ou pas, elle avoue aussi que la partie la plus difficile a été le montage où elle a eu peur de perdre son film via le final cut. Mais ce n'est assurément pas sur ce point que le bât blesse. Le récit démarre vite avec juste assez d'infos pour qu'on se laisse aller à suivre cette fuite en avant. Mais au départ on a bien du mal à s'attacher à la jeune prostituée qui parait aussi stupide que l'est le méchant du film. En effet, comment comprendre qu'un mafieux soit assez bête pour monter un réseau de prostitution via une société qui porterait un nom avec "escort"  (discret ?!) tandis que la pauvre minette joue l'ingénue "je ne savais pas"... Heureusement Elle Fanning endosse le rôle avec sensibilité et conviction, assez en tous cas pour que la dimension "escort" se fasse oubliée. Sur le fond rien d'extraordinaire dans cette histoire archi éculée qu'on a déjà vue mille fois avec ces personnages paumés à la recherche d'une rédemption, ses paysages désertiques et tout aussi paumés, ces hôtels isolés... etc...

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Heureusement Mélanie Laurent prouve pourtant qu'elle en a sous la semelle et qu'elle reste une grande réalisatrice. Petit plan-séquence, gros plan sublimé d'émotion, mise en valeur d'une belle photographie signée de son fidèle directeur photo Arnaud Potier, et un final qui n'est peut-être pas celui qu'on aurait pu attendre malgré qu'il soit un peu poussif voire maladroit (comment croire au destin de la petite ?!). En prime, un duo d'acteurs au diapason, à la fois beau et brisé. Malgré toutes les qualités du film et surtout de Mélanie Laurent, le film reste trop bancal pour convaincre pleinement. Résultat, une vraie déception car on aurait tant l'aimer beaucoup plus...

 

Note :              

 

13/20

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