L'Auberge Espagnole (2002) de Cédric Klapisch

par Selenie  -  31 Août 2020, 09:00  -  #Critiques de films

Après des films comme "Riens du Tout" (1992) et surtout "Un Air de Famille" (1996), Cédric Klapisch est devenu un des grands réalisateurs français. Pour son 6ème long métrage le cinéaste s'inspire du célèbre Erasmus (Tout savoir ICI !), programme d'échange d'étudiants créé en 1987... Xavier, étudiant, intègre le programme Erasmus et part donc à Barcelone pour une année. Après sa rencontre avec un couple de français qui l'héberge quelques jours avant de trouver une colocation avec plusieurs autres étudiants européens suivant également le programme. Il va donc être en colocation avec une anglaise, un italien, une espagnole, un danois, un allemand et une belge. Durant une année Xavier va donc faire des rencontres, s'ouvrir au monde, se faire des amis... etc...

Xavier est incarné par Romain Duris acteur fétiche de Klapish après l'avoir révélé grâce à "Le Péril Jeune" (1994) suivi de "Chacun Cherche son Chat" (1996) et "Peut-Être" (1999). Dans les rôles les plus importants on retrouve Judith Godreche actuellement en salles dans "The Climb" (2020) de Michael Angelo Covino, mais surtout on retrouve des jeunes actrices alors en pleine ascension, Audrey Tautou qui venait d'exploser avec "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" (2001) de Jean-Pierre Jeunet et vue dernièrement dans "En Liberté !" (2018) de Pierre Salvadori, Cécile De France révélée dans "L'Art (Délicat) de la Séduction" (2001) de Richard Berry et qui retouvera un rôle LGTB dans "La Belle Saison" (2015) de Catherine Corsini, puis la britannique Kelly Reilly révélée dans "Maybe Baby ou Comment les Anglais se Reproduisent" (2000) de Ben Elton et remarquée entre autres dans "Eden Lake" (2008) de James Watkins et "Calvary" (2014) de John Michael McDonagh. Dans de petits rôles et caméos on reconnaîtra Wladimir Yordanoff, Zinedim Soualem et Klapish lui-même... Dès les premières minutes on sent un Klapish inspiré, qui a du moins l'envie en usant habilement de la voix Off sans qu'elle devienne envahissante. Plus tard il continue à explorer avec un split screen (écran coupé en plusieurs parties), ou en intégrant un rêve. Cette envie et ces expérimentations visuels permettent de créer du rythme et finalement colle plutôt bien à le jeunesse de ses personnages. Les rencontres de Xavier, son arrivée à la coloc sont plutôt réjouissantes et une vraie ébullition se met en place.

Malheureusement on constate vite que les situations restent assez lambdas et tournent un peu trop autour du sexe, et si on a rien contre Klapish oublie bien vite Erasmus à tel point que les étudiants ne semblent jamais vraiment étudier. On devine parfaitement que Klapish se focalise aussi et surtout sur le mélange ethnique, sur le partage des cultures ... etc... Ainsi même les personnages les moins intéressants ne servent qu'un joli panel européen parfois un peu caricatural mais, heureusement, souvent touchant et joyeux. La partie adultère de Xavier est savoureuse mais elle est presque hors sujet, et prend sûrement trop de place car hors Erasmus et hors monde étudiant. Malgré les maladresses (surtout adultère trop présent et études occultées) Klapish signe une comédie plutôt cool et sympa avec quelques passages amusants et biens croqués à défaut d'être réellement drôles. On est plus proche de la comédie douce-amère tant on ressent un côté désabusé de cette période des 18-23 ans. Néanmoins, le film va devenir le film d'une génération et va rencontrer un vrai succès critique et surtout public. Avec 3 millions d'entrées France et plus de 31 millions de dollars au box-office Monde (pour un budget de 5,2 millions d'euros), Klapish offre cequi demeure son plus gros succès. En prime plusieurs prix donc un César du meilleur espoir féminin pour Cécile De France. Un bon moment.

 

Note :         

14/20

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