1572 Massacre de la Saint-Barthélémy - Histoire

par Selenie  -  18 Septembre 2012, 05:56  -  #Histoire et cinéma

HISTOIRE

Alors que la Paix de Saint-Germain (août 1570) mis fin à la troisième Guerre des Religions de guerre civile entre catholiques et protestants le pays reste sous une paix fragile et précaire ; les ultra-catholiques menés par les Guise n'acceptent qu'avec difficulté cette situation.

 

Les nobles protestants sont autorisés à reprendre leur place au sein de la Cour.  Un des chefs des huguenots, Gaspard de Coligny intègre le Conseil royal. Un semblant de réconciliation existe donc, soutenu par la Reine-mère Catherine de Médicis et son fils le Roi Charles IX (photos ci-dessous) qui ne désire pas que la guerre reprenne.

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Précisons que l'Espagne est un soutien occulte du parti des Guise. Quelques semaines avant le mariage les préparatifs d'une guerre contre l'Espagne sont en cours après qu'un traité d'entre-aide avec l'Angleterre ait été signé début 1572. Le contexte géopolitique attise de fait les conflits intérieurs.

 

Pour consolider le rapprochement entre les deux factions Catherine de Médicis (photo ci-dessus à gauche) prépare un mariage princier entre sa fille Marguerite de Valois (la reine Margot photo ci-dessous) et le prince de sang royal, chef du parti protestant, Henri de Navarre (photo ci-dessous)  futur Henri IV.

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Le mariage entre Marguerite, princesse catholique, et Henri, prince protestant, a lieu le 18 août 1572. Tous les grands du royaume sont présents, même les protestants dans un esprits de pardon et d'apaisement. Mais ce mariage a un goût amer, aussi bien du côté du parti des Guise que parce que le Pape qui ne l'accepte pas tandis que le roi d'Espagne Philippe d'Espagne condamne vigoureusement ce mariage qui est contre les conventions religieuses du temps.

 

Le mariage se déroule à Paris, ville farouchement anti-catholique alors que des milliers de protestants ont envahis la capitale pour accompagner leur roi Henri de Navarre dans le giron catholique. Entre les Guise, les prédicateurs et autres fanatiques l'atmosphère à Paris est lourde et particulièrement malsaine.Le luxe déployé pour ce mariage fastueux finit par rendre le peuple encore plus en colère.

 

Catherine de Médicis use de toute son habileté pour convaincre la cardinal de Bourbon d'unir le couple royal. Pendant ce temps la rivalité entre les deux grandes familles princière (Guise contre Montmorency) attise le feu.

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Alors que les festivités des noces sont à peine terminées, le 22 août 1572 un attentat à l'arquebuse atteint Gaspard de Coligny (photo ci-dessus à droite). Charles de Louviers à tré sur l'amiral protestant le blessant grièvement au bras gauche et lui arrachant un doigt. Les soupçons se portent aussitôt sur les Guise (le duc Henri de Guise photo ci-dessus à gauche) et on désigne (probablement à tort) Catherine de Médicis.

 

Les historiens hésitent entre quatre noms : 

- Les Guise bien entendu, meneurs du parti catholique ils sont une famille puissante et surtout les plus extrêmistes néanmoins plusieurs historiens pensent au contraire ils étaient trop soucieux de revenir en grâce auprès du Roi pour commettre un cte aussi grave.

- Le duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas pour Philippe II d'Espagne. En effet l'amiral de Coligny projettait d'intervenir aux Pays-Bas pour soutenir la cause protestante. Coligny avait déjà envoyé dse troupes clandestinement. Cependant aucune trace dans la correspondance du roi d'Espagne, du duc d'Albe ou de l'ambassadeur espagnol à Paris ne permet d'infirmer cette thèse.

- Catherine de Médicis enfin... Coligny aurait gagné trop de confiance auprès de Charles IX (ce dernier appellerait Coligny "Mon père") ce qui aurait conçu une jalousie dangereuse de la Reine-mère. Il est cependant difficle de croire que Catherine de Médicis aurait saboter elle-même tous ses efforts précédents en faveur de la Paix. De plus l'infleunce effective de Coligny sur le Roi n'est pas prouvé.

- Il reste l'hypothèse de l'acte isolé. Charles de Louviers, seigneur de Maurevert est un gentilhomme de récente noblesse. Son passé demeure assez mystérieux, page auprès des Guise il se retrouve dans les troupes de Condé (prince protestant !) où il assassine en 1569 un nommé Mouy pour des raisons qui semblent autre que religieuse. Mouy est un proche de Coligny. Il se retourne alors vers la maison des Guise. Bref les conjonctures et autres coïncidences ouvrent des perspectives de toutes sortes.

 

La tentative d'assassinat de Coligny est le facteur déclencheur du célèbre Massacre de la Saint-Barthélémy.

 

Les protestants réclament vengeance après l'attenta dont a tété victime leur chef le plus respecté. Paris est au bord du gouffre. Alors que Charles IX se rend au chevet de Coligny et qu'il lui promet que justice sera rendu les Guise font croire qu'il quitte Paris laissant le roi et la Reine-mère prendre peur. En effet la famille royale se souvient encore de la Surprise de Meaux (1967, les troupes de Condé avait tenté de capturer le roi) et en gardait une certaine appréhension. Le soir de 23 août 1572 le roi tint réunion avec ses principaux conseillers ; le conseil décida de l'élimination des chefs protestants afin de neutraliser les capitaines de guerre principaux protestants exception faites les princes de sang Henri de Navarre et le prince de Condé.

 

Les autorités de la ville de Paris furent convoquées et on leur ordonna d'armer les bourgeois pour prévenir toute insurrection. Les commandements militaires furent confiés au duc de Guise et à son oncle le duc d'Aumale. Les princes les plus intrensigeants accompagnent et soutiennent les Guise, comme les ducs de Nevers, de Montpensiers ou le Bâtard d'Angoulême. A partir de ce moment, nous sommes le 24 août 1572, il fait encore nuit, le massacre de la Saint-Barthélémy commence. la confusion de diverses sources rend quasi impossible de savoir quand exacement à commencer le massacre.

 

Il semble que le premier acte fut mené par le groupe du duc de Guise rue de Béthisy au logis de l'amiral de Coligny. Ce dernier fut tiré de son lit et défenestré.

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Les nobles protestants logés au Louvre sont évacués et assassinés dans la cour ou les rues avoisinantes. Parmi eux se trouvent des noms connus comme Quellenec baron de Pons ou Pardaillan. Leurs corps furent dénudés, trainés jusqu'aux bords de la Seine où ils furent jetés.

 

Les troupes catholiques se dirigèrent ensuite vers le faubourg Saint-Germain. A l'époque ce faubourg était situé en dehors de la ville de Paris, les contretemps dûs à la fermeture des portes de la ville permirent à de nombreux potestants d'organiser leur fuite et leur riposte. C'est à partir de cet évènement que la cloche de l'églisede Saint-Germain l'Auxerrois aurait retentit, proche du Louvre, les tocsins se firent entendre ensuite par les autres clochers de la ville.

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A partir de là on note une seconde Saint-Barthélémy. En effet le massacre ciblé des chefs va malheureusement dérapés et finir en massacre généralisé de tous les protestants qui auront le malheur d'être encore dans les murs de la capitale. Ceux de la Ligue se laissent tous emportés par la fureur, le zèle, la peur et la violence. Exaltés par le nombre et la haine tous les protestants (ou reconnu comme tel !) passent sous les armes sans conditions de sexe, d'âge ou de rang social. Les parisiens, réveillés et alertés par le bruit se mettent à faire de même, poursuivant eux aussi les protestants croyant défendre leur ville d'une insurrection. Le chaos le plus total et les horreurs de toutes sortes envahissent Paris, le sang des réformés coulent dans les rues de Paris.

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Dès le matin du 24 août, Charles IX est averti des débordements et ordonnent l'arrêt des massacres. Le Roi prend des mesures et ordonna notamment au duc de Guise lui-même, accompagné du duc de Nevers de protéger les protestants quis'étaient réfugiés dans l'ambassade d'Angleterre. Plusieurs grands noms trouvent refuge aux hôtel de Guise et de Nemours ainsi qu'au Louvre.

 

Les maisons catholiques n'évitent pas les fouilles, ceux qui montrent leur hostilité ou leur méfiance au massacre deviennent vite victimes tandis qu'une floraison inopinée d'une aubépine au cimetière des Innocents est perçue comme un signe divin qui renforce la conviction dela foule assassine.

 

Le cadavre de Coligny est retrouvé, après avoir été émasculé il est plongé dans la Seine où il pourrit trois jours avant d'être pendu par les pieds au gibet de Montfaucon.

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Les tueries perdurent encore plusieurs jours s'atténuant très lentement avec le temps. Les ordres du roi Charles IX ne font pas leur effet, l'effet de masse, la surexcitation et la frénésie était lancé comme une horde sauvage.

 

Le 26 août 1572 le roi Charles IX tient un lit de justice où il endossa la responsabilité de l'exécution sommaire des chefs huguenots. Il déclara : "... prévenir l'exécution d'une malheureuse et détestable conspiration faie par ledit amiral, chef et auteur d'icelle et sesdits adhérents et complices en lapersonne dudit seigneur roi et contre son état, la rein sa mère, MM ses frères, le roi de Navarre, princes et seigneurs étant près d'eux."

 

Petit à petit la France entière est avertie, les courriers, témoins et fuyards ont tôt fait de prevenir les villes de province du massacre. Malheureusement bientôt les grandes villes de province déclechèrent également leur propre Saint-Barthélémy.

 

Meaux et Orléans (un milliers de tués) le 25 août, La Charité sur Loire le 26 août, Angers le 28, Saumur le 29, Lyon le 31, Bourges le 11 septembre, Bordeaux le 3 octobre, Troyes Rouen et Toulouse le 4 octobre, Albi Gaillac Romans Valence  et Orange le 5 octobre.

 

Les sources manquent pour reconstituer au mieux ces massacres, d'une ville à l'autre l'importance des faits et les réactions diffèrent d'une ville à l'autre, d'une région à l'autre.

 

Parfois des agitateurs encourage le passage à l'acte comme le comte de Montsoreau dans le val de Loire, parfois c'est le procureur du roi qui donne le signal comme à Meaux, à Bordeaux le gouverneur Montferrand y participe, à Toulouse le vicomte de Joyeuse y est très favorable.  Souvent on enferme les huguenots en prison pour les protéger comme à Tours ou au Mans lorsque ça fonctionne, ou pas comme à Lyon Rouen et Albi.

 

Au total le nombre de morts est estimé (estimation basse) à 3000 pour Paris, à 10000 pour le reste de la France (certains annoncent 30000).

 

Très vite, et ce dès le 24 août, Charles IX envoie en provinve et à l'étranger des déclarations sur "la grande et lamentable sédition" et sur la vendetta entre Guise et Châtillon-Montmorency. Ensuite une nouvelle explication est envoyé sur un complot des protestants contre sa personne... Le Pape Grégoire XIII en vint à déclarer sa joir de savoir le roi de France vivant et fait dire des Te Deum en remerciement à Dieu. Philippe II d'Espagne aurait déclaré "c'est le plus beau jour de ma vie". Elizabeth d'Angleterre  prit le deuil mais parue assez vite accepter la thèse du complot, pour raison diplomatique on s'en doute.

 

Les conséquences du massacre de la Saint-Barthélémy sont multiples. Charles IX et Catherine de Médicis décident de stopper la politique de conciliation. L'Edit de Saint-Germain est annulé, la liberté de culte est de nouveau interdite. Les conversions sont encouragées jusqu'à obtenir que Henri de Navarre abjure le protestantisme le 26 septembre 1572. Les Condé se remarie selon le rite catholique le 4 décembre 1572 à Saint-Germain-des-Prés. Durant le mois de novembre, comme il a été demandé, les gouverneurs reunissent les nobles protestants et les conjurent d'abjurer leur foi. Ainsi le duc de Guise éradique le protestantisme en Champagne. Evidemment la plupart des conversions se font sous la menace et la pression. A Rouen c'est 3000 personnes qui abjurent. Les régions du sud ouest, où la communautés protestantes est plus importantes, résistent mieux. Les réfugiés partent pour Genève (entre 10 et 20 émigrés par jour dès la fin août 1572).

 

Charles IX décide aussi de sacrifier les chefs protestants qui étaient partis à la rescousse de la ville de Mons (suite au souhait entre autre de Coligny d'aider les protestants de la vilel contre la persécution espagnole alors maitre des Pays-Bas). Après la capitulation de la ville, les français protestants (600 à 800 hommes) obtiennent du duc d'Albe de retourner en France mais à peine ont-ils passé la frontière qu'ils furent massacré.

 

Le parti huguenot était désormais sans chefs de guerre de valeur. Le roi espère ainsi rétablir son autorité sur l'ensemble du royaume. Il reste au roi à négocier avec la ville de La Rochelle, bastion protestant. On sait aujourd'hui que l'échec de ces négociations ouvriront la quatrième Guerre des religions.

 

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