Shadow Dancer (2013) de James Marsh

Couronné au Festival de Dinard ce film séduisait avant que petit à petit les opinions divergent pour finir par être un film moyen, étonnant... Adapté du roman éponyme de Tom Bradby (co-scénariste également), le film a une base solide puisque l'auteur est le co-scénariste et qu'il a écrit ce roman alors qu'il était correspondant de guerre. Le réalisateur James Marsh est connu pour "Red Riding trilogy" et pour ses documentaire...

Le film part donc sur un réalisme certain. Une très bonne chose pour ce thriller qui évite l'épate, la mise en scène est sobre mais toujours au plus près de ses personnages. L'atmosphère tendue est bien rendue, on est plongé dans l'intimité de ce conflit nord-irlandais à la manière d'un "The boxer" (1997 de Jim Sheridan) avec une tension néanmoins un peu moins forte. On suit le film par le biais du personnage de Andrea Riseborough (la plus belle révélation du cinéma britannique de ces dernières années), qui entre traitrise et lacheté elle se bat avec l'ambiguité de sa situation. La force du film réside dans le fait que très vite on constate que les autres personnages sont tout aussi perdu ; par la difficulté des choix à faire, par leur relation avec la hiérarchie ou leur proche,... Au final personne ne semble entièrement libre, les faux-semblants sont la base du quotidien. Les choix sont toujours plus ou moins aléatoires, les protagonistes en font sans être certains, presque sans savoir si les conséquences ne seront pas pire... C'est justement sur ces méandres émotionnels que James Marsh réussi son film. Le suspense de l'intrigue devient secondaire pour qu'on s'intéresse surtout à l'angoisse humaine et à leur intime conviction. Il manque peut-être juste d'un suspense plus fort et d'une montée en puissance plus probante. Néanmoins ça reste un très bon thriller avec un final qui ne gâche rien.

Note :