Blue Ruin (2014) de Jeremy Saulnier
Après un court métrage "Goldfarb" (1998) et un long métrage "Murder Party" (2007 - Prix du Public à Sundance) avec Forrest Withaker et Tim Curry le jeune réalisteur Jeremy Saulnier retrouve son acteur fétiche (et ami depuis l'école) Macon Blair (quasi inconnu) pour un thriller qui fait déjà un joli buzz depuis quelques temps. Avec peu de moyen Saulnier signe un film sombre, particulièrement réaliste avec un climax que sa qualité de directeur de la photographie a clairement été un plus.
On suit donc un homme quasi SDF (grosse déprime) se met en tête de venger ses parents et de tuer le coupable dont il vient d'apprendre la libération... Mais disons-le de suite on est assez éloigné du thriller hollywoodien de base où le héros est un ancien GIJoe ou un ancien mafieux, ici il s'agit d'un homme perdu depuis des années, qui s'éveille tout juste, un peu bedonnant, un type bien qui est prisonnier de son idée première et ne sait plus comment s'en sortir avec un minimum de dommage. On tique sur quelques détails (une poignée de porte ça se tourne pour ouvrir, une lampe de poche mal cachée avec la main ça se voit... etc)...) Réalisateur, mais aussi directeur photo et scénariste, Saulnier signe un thriller épuré et laconique, avec un anti-héros attachant et dépassé par les évènements. En fond Saulnier place une réflexion sur le 2ème Amendement (le port d'arme aux Etats-Unis) sans en faire une morale lourde et démago ; bref il ne mâche pas le message aux spectateurs. Un film noir qui ne manque pas d'émotion ni de suspense.
Note :