Hippocrate (2014) de Thomas Lilti
Avant son premier film "Les Yeux bandés" (2006) et ses scénarios pour "Télé Gaucho" (2011) de Michel Leclerc et "Mariage à Mendoza" (2012) de Edouard Deluc le réalisateur Thomas Lilti fut interne en médecine et qu'il est toujours médecin généraliste en parallèle du cinéma... Il fallait bien qu'un jour il témoigne de cette double vie dans un film. Un titre judicieux quis'impose de belle manière pour un film dans lequel il retrouve nombre d'acteurs de ses films précédents.
Le scénario est une petite merveille, il montre l'envers du décor de façon incroyablement complète, des interne étrangers aux fautes professionnelles étouffées aux difficultés matérielles en passant par l'humour bien particuliers du personnel hospitalier (rien d'extraordioanire, comme les flics et les pompiers). Malgré tout les deux actreurs principaux (Vincent Lacoste et Reda Kateb), s'ils ont un talent indéniables, se retrouvent avec des personnages antipathique et puéril ; l'un se croit le roi-médecin et l'autre est d'une incroyable gaminerie (23 ans et médecin ?!). Les seconds rôles (Félix Moati, Philippe Rebbot ou encore Carole Franck) sont bien plus intéressants et riches notamment les infirmière et infirmiers. La force du film est de rendre autant hommage au monde médical que de montrer une réalité pas toujours bienveillante. D'ailleurs on sort du film avec bien peu de confiance en notre système, et à tous les niveaux allant jusqu'à sauver le fils à papa ou à toute la symbolique des sexes tagués dans tous les couloirs de l'internat. On ne rit que très peu, on sourit un peu (parfois plus par pitié), une pincée d'émotion sans jamais tomber dans la pathos (bon point !) pour un constat plus cynique qu'il n'y parait. Sous couvert d'une petite comédie sociale on tombe plutôt dans une comédie aigre. "Hippocrate" s'avère l'équivalent de "Polisse" (2011) de Maïwenn avec l'uppercut et le style en moins.
Note :