Geronimo (2014) de Tony Gatlif
Retour du réalisateur d'origine kabyle et gitane après son dernier long métrage "Liberté" (2008) et un documentaire "Indignados" (2012). Comme à son habitude la communauté gitane est présente pour un film qui reprend la trame d'un "Roméo et Juliette", louchant fortement sur "West Side Story" où les turcs et les gitans remplacent les blancs et les porto-ricains... Tony Gatlif enflamme son film dès le début avec le choix d'une mise en scène (caméra portée à 360°, pas toujours câlée toutefois) toujours en mouvement et rythmé au son d'une musique envoutante offrant comme il se doit des "battles" de danses et de démonstrations sportives.
Derrière cette lutte fratricide entre deux communautés le réalisateur veut rendre hommage aux éducateurs de rue qui l'ont plus ou moins sauvés lors de sa propre jeunesse mouvementée, et en posant la problématique des mariages forcés (dont son frère aurait été victime comme il dit, oubliant par là-même que l'épouse était sans aucun doute forcée également !). Céline Sallette est une Géronimo épatante (et qui s'habille de façon ignoble et chaque jour avec la même chose ?!) même si on a un petit sourire qui se dessine lorsqu'elle dit qu'elle a toujours été respecté dans le quartier alors que pendant 1h30 elle arrive à rien et reçoit aucune marque de respect de qui que ce soit. Le choix d'acteurs non professionnels qui permettrait, selon Gatlif, "d'avoir un jeu authentique et spontané" s'avère une erreur (entous cas pour son film). En effet la plupart des acteurs confondent intensité et surjeu, ce qui donne un surrégime hystérique qui agace parfois. Le film oscille entre moment de grâce (instants musicaux, passion des amants) et scènes bancales (surjeu et trop d'absence de spontaneïté justement) mais reste assez prenant avec de l'émotion malgré tout. Par contre le film laisse une fin sans conclusion et Géronimo reste un personnage sans pouvoir ni destin, dommage...
Note :