Décès de Omar Sharif
L'hécatombe continue :( sale été pour le Septième Art, on apprend tout juste la mort de l'acteur Omar Sharif aujourd'hui 10 juillet 2015 à l'âge de 83 ans.
Né en 1932 à Alexandrie (Egypte) dans une famille libanaise, Michel Demitri Chalhoub est le fils d'un marchand de bois précieux et est élevé dans la religion grec-catholique melkite. Il étudie au College britannique Victoria à Alexandrie où il étudie les maths, physiques et surtout il apprend 6 langues (français, anglais, grec, arabe, italien et turc).
Après son diplôme d'étude mathématiques et physiques à l'université du Caire il travaille pendant 5 ans dans l'entreprise paternelle de bois précieux avant de partir à Londres et d'étudier au Royal Academy of Dramatic Art.
Il fait retour en Egypte en 1954 où il est remarqué par le réalisateur Youssef Chahine qui le fait débuter dans "Le Démon du désert" (1954). A cette même période il rencontre l'immense star égyptienne Faten Hamama (ci-dessus) qu'il épouse en 1955 après s'être converti à l'Islam en prenant le nom de Omar Sharif. Il tourne ensuite ensemble dans "Les Eaux Noires" (1956) de Youssef Chahine grâce auquel il sera pour la première fois remarqué au Festival de Cannes.
Omar Sharif devient une grande star égyptienne en tournant 26 films à la suite dans son pays dont plusieurs films avec son épouse dont "Le Fleuve de l'amour" (1961) de Ezzedine Zulficar.
Son premier rôle important dans une production américaine sera Sherif Ali Ibn El Kharish dans le chef d'oeuvre "Lawrence d'Arabie" (1962 - ci-dessus et ci-dessous) de David Lean. Le succès international, tant critique que public lance définitivement la carrière internationale de l'acteur. Il gagne un Golden Globes et une nomination à l'Oscar.
Omar Sharif se voit proposer de travailler à Hollywood et signe un contrat de 7 ans avec la Columbia et s'en va vivre aux Etats-Unis avec leur fils tandis que Faten Hamama continue sa carrière en Egypte.
Il enchaine avec le peplum "La chute de l'Empire Romain" (1963 - ci-dessus) de Anthony Mann, suivi de "Et vint le jour de la vengeance" (1964) de Fred Zinnemann et "la Rolls Royce jaune" (1965) de Anthony Asquith... A chaque fois de superproductions aux castings prestigieux qui assoie toujours un peu plus sa notoriété grandissante.
Il retrouve David Lean pour un autre chef d'oeuvre, "Docteur Jivago" (1966 - ci-dessus et ci-dessous) dont il tient cette fois le premier rôle. C'est le triomphe, il gagne un Golden Globe du meilleur acteur.
Son physique fait qu'il tient souvent des rôles correspondant comme dans les films "Genghis Khan" (1965) de Henry Levin, "La belle et le cavalier" (1966) de Francesco Rosi avant de se voir offrir des rôles plus atypiques avec surtout son rôle d'enquêteur nazi dans l'excellent "la nuit des généraux" (1967 - ci-dessous) de Anatole Litvak où il retrouve Peter "Lawrence" O'Toole.
Il est aussi l'archiduc Rodolphe aux côtés de Catherine Deneuve dans "Mayerling" (1968) de Terence Young, il est le gentleman de Barbara Streisand dans "Funny Girl" (1968 - ci-dessous) de William Wyller avant jouer un scélérat dans le western "L'or de McKenna" (1968) de Jack Lee Thompson.
La carrière de Omar Sharif est alors à son apogée mais, malgré tout leur amour, en 1968 Omar et son épouse Faten Hamama se séparent pour "incompatibilité de vie commune" avant d'officialiser le divorce en 1974.
Il est encore Che Guevara dans "Che !" (1969) de Richard Fleischer, il joue dans "Les Cavaliers" (1971) de John Frankheimer avant de tourner en France dans le très bon "Le Casse" (1971 - ci-dessous) de Henri Verneuil avec jean-Paul Belmondo.
Les années 70 sont toujours aussi prolifiques même si on sent que les projets sont de moins en moins prestigieux. On peut citer "L'Ile mystérieuse" (1973) de Juan Antonio Bardem et Henri Colpi, "Top Secret" (1974) de Blake Edwards, la suite "Fynny Lady" (1975) de Herbert Ross, "Ashanti (1979) de Richard Fleischer.
Les succès se font moins probants et Omar Sharif tourne de moins en moins. Dans les années 80 il joue dans "Top Secret" (1984) de frères Zucker et de Jim Abraham et dans "Les Possédés" (1988) de Andrej Wajda.
Il retrouve Henri Verneuil pour une autobiographie du réalisateur avec le dyptique "Mayrig" (1991) et "588 rue Paradis" (1992) dans lequel il joue Hagop (ci-dessus) père du réalisateur.
Il joue dans "Le 13ème Guerrier" (1999) de John McTiernan, il tourne en France "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" (2002 - ci-dessus) de François Dupeyron qui lui permet de gagner un César du Meilleur acteur.
Ses derniers films notables sont "Hidalgo" (2004) de Joe Johnston, "10000" (2008) de Roland Emmerich et surtout la chronique familiale "Rock the Casbah" (2013) de Leila Marakchi où il jouait le père défunt (prémonitoire...)
Omar Sharif avait une passion dévorante pour les jeux comme les courses de cheveux, les jeux d'argents en général qui lui attirèrent pas mal d'ennuis notamment financiers.
Mais sa vraie passion était sans doute le bridge sur lequel il a écrit des livres et des rubriques pour des journaux comme Le Figaro. Il a de multiples victoires en tournois et en championnat du monde allant jusqu'à gagner 24 voitures (!) lors d'une tournée où étaient mis en jeu une voiture par date !
Mais avant tout Omar Sharif aura su construire une carrière internationale énorme, avec une filmo riche et variée il est devenue une star du cinéma avant tout.
Son fils avait annoncé en mai 2015 que son père était atteint de la maladie d'Alzheimer, une malade stoppée par un arrêt en ce jour du vendredi 10 juillet 2015 où Omar Sharif est décédé à 83 ans. Il est parti retrouver l'amour de sa vie, Faten Hamama étant décédé elle-même en début d'année 2015.