L'Homme irrationnel (2015) de Woody Allen

par Selenie  -  16 Octobre 2015, 16:11  -  #Critiques de films

Après le charmant "Magic on the Moonlight" (2014) Woody Allen revient avec un film où il retrouve son actrice Emma Stone, signe avant coureur peut-être d'une nouvelle muse allenienne après Diane Keaton, Mia Farrow et, à moindre mesure, Scarlett Johansson. Emma Stone étudiante qui devient aussi la muse de son professeur de philosophie interprété par Joaquin Phoenix, bedonnant et dépressif. Un état tel que l'acteur a déjà expérimenté dans le chef d'oeuvre "Two Lovers" (2008) de James Gray et dans les très bons "The Master" (2013) de Paul Thomas Anderson et "Her" (2014) de Spike Jonze...

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Dans ce énième film annuel de Woody Allen on retrouve ses thèmes de prédilection dont un intérêt appuyé pour la philosophie et la psychologie, le titre "L'homme irrationnel" étant une référence à Nietzsche et son "Vérité et Mensonge au sens extramoral" où l'auteur philosophe sur l'homme rationnel et l'homme intuitif. Allen est un amoureux des grandes questions existentielles et va raccourcir des milliers de pages et de lecture en libérant un prof de philo dépressif en lui imposant le crime parfait, passant de la théorie à la pratique. Le tout servi dans un écrin de charme et de romance sous lesquels on distingue vite tout le cynisme et le fatalisme saupoudré d'un humour noir du meilleur effet. Jill/Emma Stone symbolise la vie, l'espoir et l'amour tenté par la face sombre de Abe.Joaquin Phoenix qui lui serait plutôt le cynique desespéré, le pouvoir du côté Obscur en quelque sorte. Rita/Parker Posey se trouve elle au milieu, sans doute la plus "humaine", celle qui prend un peu des deux côtés pour tenter de trouver le bonheur sans les excès des extrêmes. Juste un bémol pour la fin qui ne répond pas à une question pourtant importante (l'innocence d'un homme ?!) et même si la morale est sauve. Woody Allen signe là un magnifique film qui confirme un retour de forme depuis Rome et Paris...

 

Note :               

 

16/20
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"Extasier" est sans doute un verbe trop fort pour définir les réactions autour de ce cru.<br /> Mais ce fossé que tu révèles est, de mon point de vue, comparable à celui qui sépare la somme des critiques positives lu à son sujet des qualités réelles qu'il présente à mes yeux.
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2
Tout le monde s'extasie sur ce dernier Allen. Tant mieux, je dirais, car personnellement, je suis resté sur le bord du chemin. Je trouve l'écriture moins flamboyante, tout comme la dynamique qui se noue entre les deux personnages.
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S
"extasie" est très et trop fort... Pour ma part je m'extasie nullement, sinon je serais monté à au moins 18... C'est juste un très bon cru pour la part.