Seul sur Mars (2015) de Ridley Scott
Après le peplum qui nous a ramené à l'Antiquité avec "Exodus : Gods and Kings" (2014) le réalisateur Ridley Scott repart dans l'autre sens et nous emmène dans l'espace... Un endroit qu'il a déjà visité dans les chefs d'oeuvres "Alien le huitième passager" (1979) et "Blade Runner" (1982), ainsi que dans le film sous-estimé "Prometeus" (2012)... A la différence près que ces trois derniers étaient de purs films de Science-Fiction, alors qu'avec "Seul sur Mars" nous serions plus dans un film d'Anticipation pour ne pas dire réaliste. Adapté du roman de Andy Weir, l'histoire est basée sur un maximum de données scientifiques, bien aidée ensuite par la NASA pour le film. Pour faire court on pourrait effectivement acquiescer à l'équation "Mission to Mars" (2000) de Brian De Palma + "Seul au monde" (2001) de Robert Zemeckis. Suite à une évacuation urgente d'une expédition sur Mars un seul astronaute y est laissé pour mort avant de s'apercevoir qu'il est survivant, et qu'il faut tout faire pour aller le chercher. Dans le fond on est plus près d'un "Gravity" (2013) de Alfonso Cuaron que d'un "Interstellar" (2014) de Christopher Nolan, le but étant d'offrir un sauvetage inouï mais ancré dans notre confiance en la science et en l'instint de survie plutôt que de philosopher sur le côté monde parallèle et inconnu.
Le film est emmené par un casting hétéroclite entre nouvelle méga star Jessica Chastain, comique avec Kristen Wiig en contre-emploi, des vétérans Jeff Daniels et Sean Bean, des acteurs solides comme Kate Mara, Michael Pena et Chiwetel Ejifor mais c'est surtout Matt Damon qui emporte le morceau, lui qui était déjà abandonné sur une planète dans... "Interstellar" !... Ridley Scott signe avec ce film un retour en grâce avec ce qui est son meilleur film depuis "American gangster" (2007). Si la trame est basique (le Robinson Crusoë qui survit et qui sera sauvé), le scénario est impeccablement mis en scène par le réalisateur. Si on remarque quelques détails un peu poussés (le sable ne semble jamais altérer l'électronique, une simple bâche comme hyper protection...), techniquement ça tient la route et le vocabulaire usité reste assez bien intégré au récit pour ne pas perdre les néophytes tout en restant assez compréhensible. Il n'en demeure pas moins que le mixte entre les différentes parties (base au sol, différents paramètres techniques et émotionnels, la solitude et la survie...) est parfaitement maitrisé et, surtout, on évite tous pathos en évitant les dialogues larmoyants et convenus. A la place on a un film d'aventure où l'humour est constamment en parallèle avec l'émotivité de la situation. Matt Damon offre une performance épatante (son meilleur film comme son meilleur rôle ?!). Pour un tel projet les 109 millions de dollars de budget (dont 25 millions rien que pour Matt Damon !... Seulement 2 millions pour Jessica Chastain...) Ridley Scott a juste assuré, chapeau à lui alors qu'il est également sur les projets de suite de "Blade Runner" et "Prometheus". Sans doute pas le chef d'oeuvre du maitre mais assurément un très grand, un très bon et un très beau film. A voir et à conseiller !
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