The Night Before (2015) de Jonathan Levine
Le réalisateur Jonathan Levine retrouve son duo de "50/50" (2010), Seth Rogen et Joseph Gordon-Levitt pour une seconde comédie délurée pour laquelle ils retrouvent également l'autre compère, le producteur-scénariste Evan Goldberg. Rappelons que ce dernier est le double de Seth Rogen avec qui il a écrit et réalisé les comédies "C'est la fin" (2013) et surtout "L'Interview qui tue" (2014), deux films avec également James Franco qui fait ici un caméo. Étant donné qu'il s'agit de films de potes on n'est pas surpris de revoir les actrices Lizzie Caplan (déjà dans "L'interview...") et Mindy Kaling (vu dans "C'est la fin"). Bref les trublions ont bien l'intention de s'amuser encore. Cependant il semble que le trio moteur (Rogen-Goldberg-Franco) ait voulu assagir leur délire après la polémique autour de l'audacieux "L'Interview qui tue" (pour rappel il s'agissait d'une mission suicide pour assassiner le dictateur de la Corée du Nord). D'où, sans doute, le choix de retravailler avec Jonathan Levine, connu pour avoir offert des comédies moins délirantes mais au combien réussies comme "Wackness" (2008) et "Warm Bodies" (2013). Juste la surprise de voir l'acteur Anthony Mackie, hors groupe qui ne semble pas avoir d'attache particulière et qui se retrouve ici dans l'un des trois premiers rôles.
Toujours est-il que le scénario reste en soi dans le style bien spécifique des lascars. Donc ce sont trois amis de longue date qui fêtent Noël ensemble depuis 14 ans, et cette année, grâce à une "chance" inouïe, ils vont pouvoir aller à la soirée de leur rêve pour leur dernier réveillon ensemble. Vu le script, l'équipe aux commandes du film et sa première partie on s'attend à un mixte entre "Very Bad Trip" (2009) et "Le dernier Pub avant la fin du Monde" (2013) de Edgar Wright... Malheureusement très vite un doute s'installe et se confirme... Notre équipe semble vouloir apaiser les esprits et offre un conte de noël certes censuré aux plus jeunes dans plusieurs pays (notamment anglo-saxon : aux States, interdit à moins de 14-15 au Canada et Royaume-Uni) mais qui reste bien sage comparé à leurs films précédents. La censure en question concerne essentiellement un nu et une prise de drogue forte et continue. Sur ce dernier point il est clair que l'autorisation, le désir et la volonté de se droguer change la donne, il n'y pas d'accident à l'insu de son plein gré. Mais malheureusement les gags réussis sont quasi tous précédés de ces prises malencontreuses. Finalement le scénario est dénué de gags nouveaux, innovants qui seraient presque "innocents". Résultat on rit assez peu, et on doit les meilleures scènes à un guest star aussi surprenant qu'ouvert au cultissime avec un Michael Shannon impeccable. Si la fête de Noël est sacrée, l'équipe du film cherche l'irrévérence mais sans oser aller trop loin d'où une morale pesante et démago qui peut surprendre. En effet la quête de soi et un retour aux vraies valeurs arrivent pour une conclusion béate. Une comédie au délire mesuré, qui repose surtout sur l'autodérision toujours aussi fun des acteurs (et d'une chanteuse !) et dont la seule vraie transgression est l'omniprésence de drogues en tous genres. Une petite déception au vu des films précédents de ce groupe de potes, mais une comédie familiale sympathique si on évite tout de même les plus jeunes.
Note :