Alien : Covenant (2017) de Ridley Scott
Enfin... Après le film sous-estimé "Prometheus" (2012) du même Ridley Scott voici donc la suite qui se déroule 10 ans après la fin du précédent. A l'instar des Star Wars, Ridley Scott prévoit une nouvelle trilogie "prequel" à la saga après "Alien le huitième passager" (1979) de Ridley Scott, "Aliens" (1986) de James Cameron, "Alien 3" (1992) de David Fincher et "Alien la Résurrection" (1997) de Jean-Pierre Jeunet. Une franchise référence et mythologique qui inspire encore grand nombre de film de SF comme, justement, le tout récent "Life - origine inconnue" (2017) de Daniel Espinosa. Cette fois le scénario a été élaboré par un collège de nouveaux auteurs dont Michael Green qui a récemment signé ceux de "Logan" (2017) de James Mangold et du futur "Blade Runner 2049" (2018) de Denis Villeneuve, ainsi que John Logan qui officia sur "Skyfall" (2012) et "Spectre" (2015) tous deux de Sam Mendes. Chapeauté par Ridley Scott, réalisateur originelle de la saga cette équipe semble solide et parfaitement à même d'offrir un nouvel épisode dantesque. "Prometheus" avait clairement secoué et désarçonné son public par une promo confuse vis à vis du lien évident ou non avec "Alien", il semble que cette fois Scott a compris la leçon et lance définnitivement les prequels avec un titre qui cette fois donne la couleur. Le récit débute donc 10 ans après "Prometheus" avec un fil conducteur tenu par David alias l'androïde joué par Michael Fassbender qui reprend son rôle, en plus de celui de Walter (pour les fans, prénom qui débute par W au lieu du E attendu, mais n'oublions pas que 10 ont passés et que la roue tourne...).
Un nouvel équipage donc interprété par des acteurs connus comme Billy Crudup qui fait le grand écart après "20th Century Women" (2017) de Mike Mills, Demian Bichir qu'on avait pas vu depuis "Les 8 Salopards" (2016) de Quentin Tarantino, Danny McBride plus habitué aux grosses comédies US, Carmen Ejogo révélation de "Selma" (2015) de Ava DuVernay et qui a joué dans "Les Animaux Fantastiques" (2016) de David Yates dans lequel jouait d'ailleurs sa partenaire Katherine Waterston, présenté comme la nouvelle future Ellen Ripley, l'actrice avait été révélatée par "Inherent Vice" (2015) de Paul Thomas Anderson, et qui avait également déjà joué avec Fassbender dans "Steve Jobs" (2016) de Danny Boyle. Un casting qui offre aussi son petit lot de caméo et/ou de troisième rôle plus ou moins importants avec notamment Noomi Rapace, Guy Pearce et James Franco. Notons que le compositeur est Jed Kurzel qui officia sur "Macbeth" (2015) et "Assassin's Creed" (2016) de Justin Kurzel deux films avec Michael Fassbender... Il y aurait tant à dire...
Les premières critiques négatives s'arrêtent sur des paramètres complètement discutables, dont la première qui fustige les incohérences sur la reproduction des Aliens. Mais n'oublions pas que ce sont des xénomorphes en constante évolution, autant physiquement qu'intellectuellement. Un xénomorphe qui est ici appelé Néomorphe car étant à l'origine les premiers specimens et qui a été crée en utilisant des techniques animatroniques en faisant abstraction des images de synthèses. Le résultat est juste éblouissant, impressionnant et terrifiant de par l'aspect mais aussi de par l'extrême réalisme de la bestiole. Le lien entre "Prometheus" et "Alien : Covenant" est décrié aussi parfois et pourtant ça reste judicieux et place mine de rien une réflexion déjà reprise dans "2001 l'odyssée de l'espace", où le rapport entre machine et humain et ses conséquences sur l'évolution. Niveau frayeur le film revient parfaitement dans l'esprit du premier opus, climax compris. Par contre la vraie déception vient malheureusement du début, prologue et post-générique. Laborieux et poussif, trop longuet aussi, déjà impatient de voir le film ce début nous lasse avant qu'enfin l'histoire prenne son envol. Ridley Scott signe un film génétiquement plus alienisé qui gagne particulièrement sur 2 paramètres essentiels, frissons garantis et xénomorphes effrayants. Un très bon film, comme "Prometheus" même si les premiers films de la saga restent hors de portée.
Note :