Dans la Brume (2018) de Daniel Roby.
C'est un projet du producteur et co-scénariste Guillaume Lemans, connu pour être un fidèle des réalisateurs Fred Cavayé ("Mea Culpa" en 2014) et Yann Gozlan ("Un Homme Idéal" en 2015), et c'est le producteur Daniel Duval qui eût l'idée de proposer le script au réalisateur québécois Daniel Roby, peu connu chez nous mais déjà auteur de "La Peau Blanche" (2004) et "Funkytown" (2011). Le speech : nous sommes chez un couple divorcé dont le quotidien à Paris est centré sur leur fille. Celle-ci, victime d'une maladie orpheline vit dans une bulle médicalisée, jusqu'au jour où un épais brouillard envahit Paris...
Les parents sont interprétés par Romain Duris (actuellement en salle dans "Madame Hyde" de Serge Bozon) et Olga Kurylenko (également en salle dans "La Mort de Staline" de Armando Iannucci), tandis que leur fille est jouée par la jeune Fantine Harduin la révélation du film "Happy End" (2017) de Michael Haneke. On peut dire d'ores et déjà que le film est un mixte entre "Peut-Etre" (1999) de Cédric Klapish et "The Mist" (2007) de Frank Darabont (d'après Stephen King), le plus amusant étant que Romain Duris était déjà dans "Peut-être" avec cette fois la brume en lieu et place du sable... Le film démarre doucement mais sûrement avec une belle mise en place de l'angoisse, le récit montant d'un cran assez rapidement tout en gardant une tension palpable régulière. C'est là la première belle réussite du film. Sur une trame plutôt ténue, le réalisateur réussit à garder le rythme sur des rebondissements certe logiques mais toujours amenés de façon constructive. Cette tension et cette angoisse sont d'ailleurs parfaitement montrées par les performances du couple Duris-Kurylenko qui sont parfaits en parents assumant, rassurants et assurant. On notera les 2-3 passages prenants où la limite entre bêtise/panique et courage joue le funambule. On peut être un peu déçu par contre du brouillard, dont les caractéristiques ne sont pas toujours assumées correctement notamment sur les effets, la hauteur et son évolution (pour qui connait Paris), mais c'est un détail.
On peut lire sur certains sites, qu'on s'interroge sur l'origine du brouillard et/ou comment et pourquoi il existe des cas d'immunisation... A croire qu'ils étaient endormis ! Dès les premières minutes on a la cause de l'arrivée soudaine de la brume tandis que l'immunisation peut s'expliquer aisément (voir SPOILER ci-dessous en bas sous la note !)... Daniel Roby signe un film catastrophe aussi bien qu'un thriller qui fait du bien au cinéma de genre français et qui prouve, avec les derniers succès du film d'horreur hexagonal, qu'il y a des idées et de la place chez nous pour ce genre de film. Le cinéaste canadien signe un film ambitieux et audacieux, bien écrit et prenant avec, en prime, une fin bien vue et intelligente.
Note :
Attention SPOILER !
La venue soudaine de la brume est simplement expliquée par un tremblement de terre, simple et efficace surtout qu'on apprend ensuite que cette brume vient du sous-sol.
L'immunisation semble n'intervenir que pour les enfants, on peut donc y voir une remise en cause des adultes et de leurs dégâts écologiques par la Nature, qui laisse seul les enfants, espoirs de l'humanité... En espérant évidemment qu'ils comprendront mieux que les aïeux...