Apprentis Parents (2019) de Sean Anders
Cette histoire d'un couple de trentenaire qui décide d'adopter une fratrie dont une ado rebelle est directement inspirée par la vie du réalisateur-scénariste Sean Anders lui-même, puisqu'il a effectivement adopté avec sa femme trois enfants il y a plusieurs années. Pour le scénario le cinéaste collabore à nouveau avec son acolyte habituel, John Morris. Les deux hommes retrouvent pour ce projet un acteur qu'ils connaissent bien, ensemble ils ont tourné les films "Comment tuer son Boss 2" (2014) et le dyptique "Very Bad dads" (2015-2017). Si ces deux derniers ne sont pas sortit en France ils ont été de gros succès avec pas moins de 420 millions de dollars au box-office international pour 120 millions de budget...
Pour le couple adoptant Mark Wahlberg joue aux côtés de Rose Byrne, cette dernière est une habituée du genre avec notamment le dyptique "Nos Pires Voisins" (2014-2016) de Nicholas Stoller. Chez les enfants on notera surtout la jeune et jolie Isabela Moner révélée par "Transformers : the Last Knight" (2017) de Michael Bay où elle jouait déjà avec Wahlberg, et qu'on a pu voir également dans l'excellent "Sicario : la Guerre des Cartels" (2018) de Stefano Sollima. Dans un rôle secondaire on pourra apprécier une Octavia Spencer particulièrement drôle, on l'avait vu dernièrement dans "La Forme de l'Eau" (2018) de Guillermo Del Toro et comme heureuse productrice de "Green Book" (2018) de Peter Farelly... Le film met un peu de temps à démarrer mais fallait-il sans doute cela pour montrer les atermoiements qui vont mener à la décision d'adopter. C'est d'ailleurs la grande qualité du film, sous couvert d'un film léger, parfois drôle, de retracer le parcours pas simple (aux Etats-Unis) pour pouvoir adopter un ou des enfants. On pense à la version plus naturaliste à la française du magnifique "Pupille" (2018) de Jeanne Herry, mais Sean Anders reste bel et bien dans la comédie mais sans tomber dans le potache habituel. D'ailleurs la promo du film est en cela trompeuse car si il y a de l'humour on est loin de rire aux éclats.
Le film décrit surtout la construction d'une famille à (re)composer avec les aléas récurrents où il s'avère que les enfants adoptés sont des enfants comme les autres (mensonges, crises, bêtises,...)... Ce qui amène d'abord quelques gags avant de virer doucement vers un récit un peu plus sérieux. Hélas... Le film traite du sujet de façon plutôt intelligente mais d'un point de vue très sage avec cette bonne dose de puritanisme à l'américaine teintée de sentimentalisme qui frôlerait le pathos si (heureusement !) il n'y avait pas cette légèreté de ton. Les scènes les plus drôles ne sont d'ailleurs pas du tout dues à cette "nouvelle famille" mais repose sur tous les seconds rôles, famille des parents et le cercle de soutien. Cet équilibre entre humour et tragédie est souvent frustrante (les gags manquent de puissance comique, et le drame est trop léger) même si on passe un relatif bon moment.
Note :