Séduis-moi si tu peux ! (2019) de Jonathan Levine
Malgré un début dans le thriller avec "Tous les Garçons aiment Mandy Lane" (2006), il semble bien que le réalisateur veuille continuer dans la comédie après y avoir goûter dans les suivants "Wackness" (2008) et "Warm Bodies", mais surtout avec "50/50" (2010) et "The Night Before" (2015) tous deux en collaboration avec le duo Seth Rogen (acteur-producteur) et Evan Goldberg (producteur). Ainsi le cinéaste retrouve le second à la co-production et le premier à la co-production et devant sa caméra. Seth Rogen interprète un journaliste au chômage qui retrouve une certaine Charlotte Field, candidate pour la présidence du pays et qui s'avère être son ancienne baby-sitter ! Cette dernière l'embauche pour écrire ses discours... Outre Seth Rogen, la candidate est incarnée par la sublime Charlize Theron vue récemment dans "Tully" (2018) de Jason Reitman et qui ose une nouvelle incursion dans la comédie après "Albert à l'Ouest" (2014) de et avec Seth MacFarlane.
Autour d'eux plusieurs acteurs connus dans des seconds rôles dont Alexander Skarsgard en salles en ce moment dans "Coeurs Ennemis" (2019) de James Kent, Lisa Kudrow à jamais célèbre Phoebe de la série TV "Friends" (1994-2003), Andy Serkis après avoir réalisé et joué dans "Mowgli : la légende de la Jungle" (2018). On notera que le scénario est co-signé de Dan Sterling qui avait déjà signé la comédie déjantée "L'Interview qui Tue" (2015) de et avec Seth Rogen et Evan Goldberg, qui cette fois collabore avec Liz Hannah connu pour le scénario de l'excellent "Pentagon Papers" (2018) de Steven Spielberg... Sur cette histoire le producteur James Weaver a expliqué : "A mes yeux, cette histoire était une relecture moderne et déjantée des histoires d'amour à l'ancienne. J'avais aussi le sentiment que l'intrigue évoquait "La Belle et la Bête", dans le rapport entre Charlotte et Fred, et qu'elle avait un formidable potentiel comique. On a affaire à une femme qui tente d'incarner une forme de perfection aux yeux des gens, et à Fred qui n'arrive pas à régler ses petits problèmes."... Effectivement, il s'agit bel et bien de "La Belle et la Bête" et il faut nécessairement accepter le côté conte de fée tant on a bien des difficultés à adhérer à cette histoire qui, mine de rien, casse des codes trop ancrés dans le genre de la Rom Com. Ainsi, cette fois c'est la femme qui a le pouvoir, qui est exceptionnellement belle et intelligente, qui mène son monde (ou presque !) et dont le soupirant est un homme de condition plus "modeste".
On a donc bien du mal à croire que la sublimissime Charlize Theron puisse tomber amoureuse de Seth Rogen, surtout quand elle est future présidente et lui journaliste au chômage. Mais n'est-ce pas justement le canevas habituel des comédies sentimentales qui nous gêne pour nous immerger dans ce film ?! Oui c'est "La Belle et la Bête", un conte moderne qui s'offre le luxe d'offrir un fond politique loin d'être vain et anodin. L'histoire d'amour est cousue de fil blanc, convenue à l'exception notable de la position dominante de Charlotte/Charlize et, surtout, de la magnifique alchimie entre l'actrice à la beauté hors norme et Seth Rogen à la mode beauf attitude. Mais le scénario est enrichi par d'autres propos et messages de fond politico-sociaux qui donne une autre dimension au film. Le féminisme en force via Charlotte/Charlize évidemment, mais aussi sur le partage du pouvoir Républicain-Démocrate, ou sur les concessions politiques, les croyances et le racisme même si ces premiers points sont mieux intégrés que ces derniers. Il y a des séquences drôles mais aussi de l'émotion à des degrés divers (causes souvent à maladresses ou choix discutables comme l'apologie de la drogue ou la "faciale" non nécessaire) mais dans l'ensemble cette Rom Com est une bonne surprise. Un bon moment.
Note :