L'Equipée du Cannonball (1981) de Hal Needham
Le film est inspiré du Cannonball, mythique course clandestine qui se déroula aux Etats-Unis entre 1971 et 1979 (et qui connut pas la suite de nombreuses courses inspirées de Cannonball). Malgré que cette course ait déjà inspirée un premier film avec "Cannonball" (1976) de Paul Bartel, cette course a été créée par un certain Brock Yates qui n'est autre que l'instigateur du projet de film dont il signe le scénario. Et rien de plus normal de confier la réalisation à son ami avec qui il a concouru au Cannonball 1978, Hal Needham qui a débuté au cinéma comme cascadeur notamment dans des westerns comme "La Caravane de Feu" (1967) de Burt Kennedy et "Les Géants de l'Ouest" (1969) de Andrew V. McLaglen... Plusieurs personnages plus ou moins haut en couleurs et d'origine diverses participent à une course clandestine à travers les Etats-Unis où tous les coups sont permis... Au départ, le rôle de J.J. McClure devait être incarné par Steve McQueen avant que ne survienne sa mort en 1980. Alors que le film devait être un pur film d'action mécanique l'arrivée de son remplaçant, Burt Reynolds, sur le projet a obligé à réécrire le scénario pour évoluer vers une comédie. En prime, la star entra dansle Guinness des records en devenant l'acteur le mieux payé de l'histoire avec pas moins de 1 million de dollars par jour !
L'acteur avait déjà tourné sous la direction de Needham avec le dyptique "Cours après moi Sherif" (1977) et "Tu ne fais pas le Poids Shérif" (1980). L'acteur est entouré d'un casting prestigieux et hétérogène avec des acteurs venus d'univers différents. Citons pêle-mêle Roger Moore en pleine période faste James Bond entre "Vivre et Laisser Mourir" (1973) de Guy Hamilton et "Dangereusement Votre" (1985) de John Glen, Farrah Fawcett la sex symbol des seventies depuis les séries TV "Super Jaimie" (1976) et "Drôles de Dames" (1976-1979), le duo du célèbre Rat Pack Dean Martin et Sammy Davis Jr. qui se retrouvent des années après dans un même film après "Les Sept Voleurs de Chicago" (1964) de Gordon Douglas, Peter Fonda dans un rôle clin d'oeil à son culte "Easy Rider" (1969), Adrienne Barbeau qui venait de tourner "New-York 1997" (1981) de John Carpenter son époux à la ville, Jack Elam qui a écumé sa gueule inanérrable sur plus de 200 rôles entre 1944 et 1994, et enfin la star chinoise Jackie Chan qui venait de tourner son premier film hollywoodien "Le Chinois" (1980) de Robert Clouse... Une telle course et un tel speech basique nous font penser à un mixte entre "La Grande Course autour du Monde" (1965) de Blake Edwards et "Point Limite Zéro" (1971) de Richard C. Sarafian. Mais très vite on s'aperçoit que le scénario est assez minimaliste car reposant essentiellement sur les personnages et surtout sur leurs interprètes. Ainsi on constate que le film se repose trop sur des paramètres qui paraissent comme des successions d'anecdotes plus ou moins intéressantes.
Ainsi le personnage de Arthur J. Foyt l'écolo anti-Cannonball renvoie à A.J. Foyt une légende de la course automobile vainqueur entre autre des 24h du Mans en 1967 avec Dan Gurney lui-même vainqueur du Cannonball 1971. Roger Moore qui incarne un aristo looser dont toutes les actions sont des clins d'oeil plein d'autodérision à James Bond dont il conduit la mythique Aston Martin DB5 que l'acteur n'a d'ailleurs, ironie du sort, jamais pu conduire sur les films de 007 ! On a droit à un Jack Elam savoureux qui se joue de son physique, une Farrah Fawcett en bimbo agaçante (qui lui vaudra une nomination méritée au Razzie Award de la pire actrice)... Et les bolides ne sont pas en reste avec l'ambulance trafiquée (V8 500 chevaux pour rouler à 240km/h) qui est celle que le duo Yates-Needham avait lors du Cannonball 1978 (!), mais aussi la Ferrari 308 conduite par le duo du Rat Pack qui appartenait réellement à Hal Needham... Le film repose donc sur la curiosité et les séquences insolites comme Jackie Chan en démonstration, en Jack Elam en bête de foire, en Moore en 007 looser... etc... Au final on reste sur notre faim, sans rire franchement, sans cascade digne de ce nom, sans tension ou suspense quant à l'issue de la course... Néanmoins le film sera un succès considérable à tel point que la plupart reviendront pour "Cannon Ball 2" (1984).
Note :