Mort de Marie Laforêt

par Selenie  -  4 Novembre 2019, 12:06  -  #Décès de star - Bio

Ce week-end, nous avons appris la mort de l'actrice et chanteuse Marie Laforêt ce 02 novembre 2019 à l'âge de 80 ans.

Née en 1939 en Gironde, Maïtena Douménach d'un papa mathématicien au CNRS et d'une mère au foyer. Son prénom est d'origine basque et veut dire "aimée", tandis que son patronyme est d'origine catalane. Son enfance a été difficile, notamment lors de la Seconde Guerre Mondiale, son père étant prisonnier de guerre en Allemagne, avec sa soeur et sa mère elles ont connu des années de privation à Cahors et sa région. Durant cette période Marie Laforêt révélera en 1998 avoir été violé par un voisin.

 

Après la guerre et au retour de son père, la famille s'installe à Valenciennes où son père dirige un atelier ferroviaire. La jeune Maïtena suit une scolarité normale jusqu'en 5ème, la famille part s'installer ensuite à Paris. A cette époque, la jeune Maïtena est de plus en plus fervente et pense même à aller au couvent. Finalement elle va au lycée où elle commence à se passionner pour la scène.

 

Après avoir remplacé sa soeur in extremis, Maïtena remporte le concours "Naissance d'une étoile" en 1959 organisé par Europe 1. Elle décroche alors un rôle pour le film "Liberté" de Louis Malle qui ne se fera malheureusement pas. Remarqué par le réalisateur Raymond Bouleau, elle s'inscrit à ses cours de théâtre.

Après être apparu dans un court métrage documentaire signé Jean-Gabriel Albicocco qui met en avant de jeunes talents, elle obtient son premier rôle important dans "Plein Soleil" (1960 - ci-dessus et ci-dessous) de René Clément aux côtés de Alain Delon et Maurice Ronet. Le film est un succès.

Elle épouse Jean-Gabriel Albicocco en 1961 qui la fait tourner dans "La Fille aux Yeux d'Or" (1961) et "Le Rat d'Amérique" (1963). Mais surtout elle commence également à chanter, notamment dans et pour le film "Saint-Tropez Blues" (1961 - ci-dessous) de Marcel Moussy où elle a pour partenaire Jacques Higelin qui s'avère être un ami d'enfance. Elle chante donc pour la BO du film ce qui l'encourage à sortir un second album dès 1963.

Elle tourne alors beaucoup comme dans "Leviathan" (1962) de Leonard Keigel, "La Chasse à l'Homme" (1964) de Edouard Molinaro, "Des Filles pour l'Armée" (1965 - ci-dessous) de Valerio Zurlini et Marie-Chantal contre Dr Kha" (1965) de Claude Chabrol. Elle quitte son époux et vit une temps avec Judas Azuelos, homme d'affaire avec qui elle a deux enfants dont Lisa Azuelos future réalisatrice de "LOL" (2008) et "Dalida" (2017). L'actrice finit par tourner de moins en moins tandis que son succès dans la chanson est de plus en plus fort.

  

Des succès musicaux comme "Venganges de l'Amour","Viens sur la Montagne", "La Tendresse", Marie-Colère" qui est une adaptation de "Paint it Black" des Stones... Dès la fin des années 60 Marie Laforêt veut orienter sa carrière vers des choix plus personnels et notamment en puisant dans la folk américaine comme européenne. Elle connaît un énorme succès à l'Olympia 1969 suivi de Bobino l'année suivante.

 

Beaucoup considère que sa période la plus faste dans la chanson reste la période 1968-1972. Ce qui correspondant aussi à la période au la chanteuse prend le pas sur l'actrice. Elle épouse un autre homme d'affaire en 1971, Alain Khan-Sriber, qui est aussi collectionneur d'art et dont elle aura une fille (1974). Elle devient alors une passionnée bien aidé dans ce domaine par Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire-priseur dont elle devient un proche et qui l'initie au marché de l'art.

 

En pleine gloire musicale, elle part s'installer à Genève en 1978, où elle tient une galerie d'art pendant quelques années, puis elle exerce le métier de commissaire-priseur. En 1980, elle épouse Pierre Meyer, un chirurgien.

 

Ainsi elle tourne très peu durant cette période. Elle revient au cinéma après quelques années dans le grand succès populaire "Flic ou Voyou" (1979) de Georges Lautner où elle a pour partenaire Jean-Paul Belmondo qu'elle a croisé dans "Les Amours Célèbres" (1961) de Michel Boisrond et "La Chasse à l'Homme" cité plus haut... Et elle le retrouve ensuite coup sur coup dans "Les Morfalous" (1984 - ci-dessous) de Henri Verneuil et "Joyeuses Pâques" (1984) de Georges Lautner, le second ayant un succès plus mitigé que le premier.

Marie Laforêt se met en plus à l'écriture et sort "Contes et Légendes de ma Vie privée" (1981).

 

Elle tourne maintenant très peu de films, on la voit régulièrement à la télévision et de plus en plus au théâtre bien que ce soit encore assez rare.

 

Citons tout de même les films "Le Pactole" (1985) de Jean-Pierre Mocky, "Tangos, l'Exil de Gardel" (1985 - ci-dessous) de Fernando Solanas et "Présumé Dangereux" (1990) de Georges Lautner.

Elle épouse un dernier mari en 1990 avec un agent de change qu'elle quittera au bout de quatre ans.

 

Après plus d'une décennie dans album studio, elle enregistre ce qui sera son dernier album en 1993 avec "Reconnaissances" avant un dernier album Live en 1998 avec "Voyage au Long Cours".

 

Ses activités se font de plus en plus rares, ou plutôt avec parcimonie. Au cinéma on la voit dans "Tykho Moon" (1996 - ci-dessous) de Enki Bilal et "Héroïnes" (1997) de Gérard Krawczyk.

Elle écrit "Mes Petites Magies, livre de recettes pour devenir jeune" (2001), un livre plutôt léger avant d'aborder un livre plus engagé avec "Panier de Crabes : les vrais maîtres du monde" (2002) où elle dénonce les dérives du monde de la finance.

 

Elle participe à une saison de l'émission TV "On va s'Gêner" (2004) de Laurent Ruquier. Dans le même temps on ne l'aura jamais vu autant sur les planches, au théâtre puis pour une tournée d'adieu en 2005, pour sa première tournée depuis 1972 ! Un succès à guichet fermé qui pousse à une nouvelle série de concert en 2007 mais qui sera finalement annulée suite à des soucis de santé.

Elle écrit en participation collective au livre "Correspondances Intempestives : à la folie... pas du tout" (2008) sous le pseudo de Erna-Huilli-Collins.

 

Son dernier rôle sur grand écran sera dans "Les Bureaux de Dieu" (2008) de Claire Simon.

 

Après une dernière apparition au théâtre en 2009, Marie Laforêt se retire chez elle à Genolier en Suisse. Elle y meurt ce samedi 02 novembre 2019 à l'âge de 80 ans.

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