Les Vétos (2020) de Julie Manoukian
Premier long métrage de Julie Manoukian (fille du musicien André Manoukian), qui a jusqu'ici surtout travaillé à la télévision notamment comme scénariste sur des séries TV dont "Clem" (2017), mais également en signant le scénario du film "Interrail" (2018) de Carmen Alessandrin. L'idée de ce projet lui a a été soufflé par le producteur Yves Marmion (qui produit le pire comme le meilleur mais surtout le pire souvent...), après un prmeier projet avorté : "Trois avant environ après cette collaboration infructeuse, Yves m'a rappelée pour me dire qu'il cherchait quelqu'un pour raconter une histoire sur les vétérinaires de campagne. "C'est un métier, m'avait-il dit, qui touche beaucoup les gens de plus ne plus sensibles au bien-être animal. Je suis sûr qu'on peut raconter une belle histoire".
Donc après que le cinéma français ait exploré les professions sacerdotales comme "Médecin de Campagne" (2016) de Thomas Lilti et "Les Hommes du Feu" (2017) de Pierre Jolivet, un certain opportunisme nous emmène vers une autre profession de foi... Dans un village du morvan, un vétérinaire doit faire face au départ à la retraite de son collègue, mais ce dernier lui trouve un remplaçant en la personne de sa nièce, Alexandra tout juste diplômée. Soucis, cette dernière arrive bien au village mais sans se douter qu'il s'agit d'un petit piège afin qu'elle reste définitivement... Le véto en retraite est incarné par Michel Jonasz, chanteur à succès devenu acteur de second rôle vu récemment dans "Roxane" (2019) de Mélanie Auffret. Sa nièce est interprétée par Noémie Schmidt révélation du film "L'Etudiante et monsieur Henri" (2015) de Ivan Calbérac tandis que le véto solo est joué par Clovis Cornillac vu dernièrement dans "Les Chatouilles" (2018) de Andréa Bescond et Alex Métayer, il retrouve ainsi sa partenaire Carole Franck qui avait déjà goûté à d'autres métier à vocation comme dans "Polisse" (2011) de Maïwenn et "Hippocrate" (2014) de Thomas Lilti. A noter la toute jeune Juliane Lepoureau qui a déjà une jolie carrière et vue entre autres dans "L'Echange des Princesse" (2017) de Marc Dugain... Autant dire que ce film surfe d'emblée sur un sous-genre en soi, qui permet de caresser dans le sens du poil une profession d'ores et déjà aimée et respectée du public. Alors certe, ce genre de film est louable et permet souvent de jolie histoire mais c'est aussi un sous-genre souvent faineant qui repose sur ses lauriers avec un cahier des charges et un canevas éculé et usé jusqu'à la corde. De plus, on ressasse les divisions ville/campagne à tous les niveaux, et sur ce point également Julie Manoukian n'aborde rien de nouveau.
On nous montre une succession de séquences de soins comme abécédaire (à l'instar donc de "Médecin de Campagne" par exemple) avec une dimension démago pathos à faire pleurer dans les chaumières. En effet, rappelons donc que "ce métier n'est ni facile, ni prestigieux, ni bien payer, on soigne leur compagnon, leurs amis, leur gagne-pain, les enfants qu'ils n'ont pas eu, les époux qu'ils ont perdu alors on les écoute et on les rassure..."... Ben voyons, si un véto prend le temps d'être psy ça se saurait (!), et sinon question salaire j'échange volontier.. Bref, rien de méchant mais si convenu qu'on s'ennuie ferme tant ce film s'ajoute à la collection de films franchouillards qui manquent cruellement d'ambition et de fond. Sans être catastrophique, les beaux sentiments et la simplicité plairont suffisamment au grand public. Niveau jeu rien d'extraordinaire, ça fait le job, par contre on peut saluer un vrai travail sur les dialogues plutôt percutants ce qui permet de relever un peu le ton monocorde ambiant. En conclusion, un film plus proche du téléfilm au minimum syndical, ça se regarde comme on dit.
Note :