Les Diamants sont Eternels (1971) de Guy Hamilton
Après l'échec de "Au Service Secret de sa Majesté" (1969) de Peter Hunt (2 à 3 fois moins que les précédents au box-office) la EON Productions de Harry Saltzman et Albert R. Broccoli décident de revenir à des "valeurs sûres". Ainsi ils offrent un pont d'or à Sean Connery pour son retour 4 ans après, ce dernier accepte pour un chèque de 1,25 millions de dollars et un pourcentage sur les bénéfices, il retrouve ainsi le réalisateur Guy Hamilton de retour après "Goldfinger" (1964). Ce 7ème film de la série de James Bond est officiellement adapté du roman éponyme (1956) de Ian Fleming, connu en VF également sous le titre "Chauds les Glaçons !". Mais comme trop souvent l'histoire finale a peu de chose à voir avec le roman originel notamment et surtout, dans le roman Bond ne connaît pas encore Ernst Stavro Blofeld. Le scénario est une nouvelle fois signé de fidèle Richard Maibaum scénariste sur quasi tous les 007 jusqu'en 1989, associé à Tom Mankiewicz (fils de Joseph L. Mankiewicz) futur scénariste/conseiller artistique des "Superman 1 et 2" (1978-1980) de Richard Donner...
Après s'être vengé de Blofeld pour la mort de son épouse, James Bond enquête sur des vols de diamants qui doivent semble-t-il servir pour la construction d'un laser gigantesque placé en orbite... 007 est donc incarné par Sean Connery, son ennemi juré est incarné par (encore !) un nouvel acteur, Charles Gray qui jouait un autre rôle dans "On ne Vit que Deux Fois" (1967) de Lewis Gilbert. Comme toujours on retrouve le trio du MI6 Desmond Llewelyn/Q, Bernard Lee/M et Lois Maxwell/Moneypenny. Côté James Bond Girls on a la sculpturale Lana Wood (alias Abondance Delaqueue en VF !!!) qui débuta en jouant Debbie jeune (Natalie Wood ado) dans "La Prisonnière du Désert" (1956) de John Ford, puis la sublime Jill St John, devenant la première Bond Girl américaine, vue dans "Tony Rome est Dangereux" (1967) de Gordon Douglas et connue pour avoir eu une liaison avec George Lazenby le James Bond de "Au Service Secret de sa Majesté" ! Notons qu'il s'agit du dernier film où apparaît le vétéran Bruce Cabot connu depuis "King Kong" (1933) de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack et qui tournera de nombreux westerns avec John Wayne dont leur dernier en commun cette même année dans "Big Jake" (1971) de George Sherman... Si la production a refait appel aux valeurs sûres, il en va de même pour la chanson "Diamonds Are Forever" puisque c'est Shirley Bassey qui s'y recolle après le tube "Goldfinger". L'intrigue est bondienne dans l'esprit mais il y a deux paramètres essentiels, Sean Connery et le scénario. Clairement Sean Connery n'y est plus, peu motivé il est clairement en train de cachetonné. Niveau scénario on plonge dans une succession de scènes peu inspirées et/ou incohérentes.
Ainsi on constate un durcissement moral de 007 pour un Bond qui monte d'un cran dans la violence, après un Blofeld tué en quelques secondes le plus choquant reste la jeune femme assassiné froidement avec son soutien-gorge de maillot de bain ! Mais le pire reste la partie lunaire où on constate que la gravité agit sur les "méchants" mais pas sur James Bond (?!) ; la course poursuite et la lutte armée sur la "Lune" est un summum du ridicule qui a sa place dans les pires séquences de la saga. James Bond est d'un cynisme qui monte également d'un cran tout en devenant bizarrement moins séducteur, au point que c'est le film où 007 n'a qu'une seule et unique partenaire sexuelle. Si le duo Lazenby/Hunt marque un tournant, celui-ci confirme le changement de cap et reste le pire 007 avec Sean Connery, et de loin. Notons que plusieurs éléments de ce film (gardé à l'écran ou dans un carton) resserviront notamment dans une autre déception, le futur "Moonraker" (1979). Au box-office, si ce film fait mieux que "Au Service Secret de sa Majesté" il reste bien en-deça des espérances, les films prochains avec Roger Moore feront même mieux. A noter que le réalisateur lancera la période Moore avec "Vivre et Laisser Mourir" (1973) et "L'Homme au Pistolet d'Or" (1974). En conclusion, un James Bond qui tente et ose vers d'autres horizons mais trop surréalistes et trop fouillis pour convaincre pleinement.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :