Bloodshot (2020) de Dave Wilson

Film en direct vidéo cause Covid-19, ce film n'a pu avoir la promotion évidente façon blockbuster qu'il aurait  sans doute eu droit en temps normal. Super-héros de chez Valiant Comics, personnage créé en 1992 par Kevin VanHook, Don Perlin et Bob Layton. Le projet est dans les cartons depuis un moment, d'abord il était question de réalisateurs comme David Leitch et Chad Stahelski auxquels on doit "John Wick" (2014), puis ont circulé comme acteurs des tars comme Mark Wahlberg, James McAvoy ou Jake Gyllenhaal. Mais les plannings ne se sont pas accordés ce qui a permis à Dave Wilson d'être choisi pour son premier long métrage en tant que réalisateur, il était auparavant surtout spécialiste des Effets Spéciaux ayant oeuvré dans le domaine des jeux vidéos mais néanmoins on peut aussi citer son travail sur "Avengers : l'Âge d'Ultron" (2015) de Joss Whedon. Au scénario on retrouve Jeff Wadlow réalisateur-scénariste de "Kick-Ass 2" (2013) et et du récent "Nightmare Island" (2020), puis Eric Heisserer auteur de "Premier Contact" (2016) de Denis Villeneuve et "Bird Box" (2018) de Susanne Bier...

Après avoir été assassiné le GI Ray Garrison est réssuscité par un génie de la technologie à la tête d'une société en pointe dans le domaine de la régénération. Ray se retrouve donc doté de pouvoirs dont une force herculéenne et la capacité de s'auto-régénéré et s'auto-cicatrisé. Mais ses souvenirs le travaillent et il commence à vouloir se venger... Ce nouveau super-héros est incarné par monsieur muscle Vin Diesel vu dans diverses franchises comme "Fast and Furious" (2000-...), "Riddick" (2000-2013), "XXX" (2002-2017) sans oublier son personnage Groot dans les Marvel (2014-2019). Les méchants sont interprétés par Guy Pearce dont, récemment, on ne peut que conseiller le fascinant "Brimstone" (2017) de Martin Koolhoven, Johannes Haukur Johannesson vu dans "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch, et Toby Kebbel qui doit être l'acteur le plus chat noir de Hollywood ayant participé à un nombre impressionnant de bides au box-office avec à son actif dont "Prince Of Persia", "La Colère des Titans", "Les 4 Fantastiques", "Warcraft", "Ben-Hur"... etc... Puis enfin l'atout charme avec Eiza Gonzales qui se façonne une jolie carrière après "Baby Driver" (2017) de Edgar Wright, "Bienvenue à Marwenn" (2018) de Robert Zemeckis, "Alita : Battle Angel" (2019) de Robert Rodriguez  et "Hobbs and Shaw" (2019) de David Leitch... Evidemment au vu du script on pense forcément à "Robocop" (1987) de Paul Verhoeven et à "Universal Soldier" (1992) de Roland Emmerich, où des soldats morts revivent avec la "seconde chance" d'être bionique et donc d'être plus forts et plus performants ; notons que même le comics originel a dû s'inspirer des ces films. Après un prologue construite de façon galvaudée et éculée depuis des lustres on entre dans le vif du sujet de façon tout aussi classique et ennuyeuse.

L'impression d'avoir déjà vu le film mille fois survient soudain. Le vrai soucis du film réside sur ce point pourtant essentiel : absolument rien dans ce film ne surprendra outre mesure, et aucune scène ne vous scotche au siège. Tout est caricature et/ou copié-collé sur d'autres films (Outre les films sus-cités ajoutons les Marvel). Mais le pire reste la qualité technique médiocre, une photographie terne et des effets spéciaux pas à la hauteur, un comble pour un réalisateur issu de ce domaine particulier ! En témoigne par exemple la séquence de la baston dans l'ascenseur extérieur, rien ne va sans compter qu'elle rappellera à certains (encore !) d'autres films. Si Guy Pearce est très bon (mais qu'il mérite bien mieux !) on n'en dira pas autant de la star, Vin Diesel est une fois de plus un monsieur muscle monolithique sans une once de subtilité auquel on ne croit pas une seconde dans les instants émotion dont son personnage est pourtant en droit d'avoir. c'est là qu'on se dit que certains acteurs précédemment évoqués auraient été bien meilleurs. Malgré tout ça les ingrédients inhérents au genre sont semés à la pelle et à la truelle, les amateurs du genre peu regardant y trouveront leur compte. Quelques passages spécial action restent efficaces et offrent son quota de plaisirs coupables. En conclusion un film déjà-vu, sans la moindre créativité, mais en se reposant sur un canevas qui a fait ses preuves et un cahier des charges usé jusqu'à la corde le divertissement bas du front fait le job.

Note :