Mémoires d'un Escargot (2025) de Adam Elliot

par Selenie  -  16 Janvier 2025, 15:50  -  #Critiques de films

On pourrait dire "enfin" ! Où le retour du réalisateur Adam Elliot remarqué avec son Oscar du meilleur court-métrage d'animation avec "Harvie Krumpet" (2003) et surtout, il avait confirmé avec son premier long métrage d'animation avec l'excellent "Mary et Max" (2009). Le cinéaste s'était alors imposé comme un spécialiste de l'animation "en volume" en pâtes à modeler et aussi en étant un des rares qui assumait un cinéma d'animation à l'attention des adultes. Ca fait donc une quinzaine d'année qu'on attend son second long métrage même si, entre temps il a signé un autre court métrage avec "Ernie Biscuit" (2015)... A la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d'escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d'accueil à l'autre bout de l'Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s'enfonce dans le désespoir. Jusqu'à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille... 

Au casting voix, Grace est incarnée par Sarah Snook vue entre autre dans "La Malédiction Winchester" (2018) de Michael et Peter Spierig ou "Pieces of a Woman" (2020) de Kornel Mundruczo, tandis que Pinky est incarnée par Jacki Weaver vue notamment dans "Pique-Nique à Hanging" (1975) de Peter Weir, "Animal Kingdom" (2010) de David Michôd ou "Bird Box" (2018) de Susanne Bier. Citons ensuite Kodi Smit-McPhee vu dans "The Power of the Dog" (2021) de Jane Campion ou "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann, Dominique Pinon acteur fétiche de Jean-Pierre Jeunet vu récemment dans "Apaches" (2023) de Romain Quirot et "Finalement" (2024) de Claude Lelouch, Magda Szubanski remarquée dans le dyptique "Babe le cochon devenu Berger" (1995-1998) ou sur l'animation des "Happy Feet" (2006-2011), Eric Bana acteur qui frôle la carrière has been depuis quelques années mais vu dernièrement dans "Berlin Nobody" (2024) de Jordan Scott et "Sauvage : Canicule 2" (2024) de Robert Connolly, le rocker Nick Cave déjà vu dans "Les Ailes du Désir" (1987) de Wim Wenders, "Johnny Suede" (1991) de Tom DiCillo ou "La Vie Extraordinaire de Louis Wain" (2021) de Will Sharpe, sans oublier le réalisateur lui-même Adam Elliot... D'emblée on est d'abord séduit et émerveillé par le graphisme et l'animation comme on a pu l'être déjà avec "Mary et Max" (2009). La pâte à modeler et le stop motion est une technique désormais bien connue depuis "Chicken Run" (2000) de Nick Park et Peter Lord en passant par "Shaun le Mouton" (2015) de Mark Burton et Richard Starzak, mais il est vrai qu'après "Max et Maty" on est dans un genre très rare avec un mélo qui assume la dimension mature et adulte de son récit. Une quantité non négligeable de malheurs arrivent à une petite fratrie au point que cela aurait pu être un remake d'une des mélos du Muet de D.W. Griffith par exemple... ATTENTION SPOILERS !... tout y passe avec maltraitance physique et psychologique, sénilité et Alzheimer, orphelinat forcément glauque, fétichisme malsain... FIN SPOILERS !... 

Le film est un drame constant où les malheurs s'accumulent comme on enfile les perles. Mais on constate que le rythme est trop monocorde, ça manque de souffle, et surtout l'émotion a bien du mal à exister tant on a pas le temps entre les différentes tragédies et pourtant ce n'est pas par manque de volonté d'en faire du pathos. Pourtant on perçoit les tentatives d'humour, ou plutôt les quelques essais de fantaisie qui tombe absolument tous à plat, les drames sont trop nombreux, le scénario trop dans la sinistrose pour qu'on puisse sourire à ces quelques légèretés. Il aurait peut-être fallu oser plus l'humour noir ?! Heureusement, le film est sauvé par la fin qu'on n'attendait plus dans ce destin qui pousserait au suicide tant le récit est dépressif. Heureusement aussi, l'animation est singulière, la palette de couleurs oscille dans les teintes ocres-brunâtres et surtout est semée et parsemée de trouvailles, d'idées dans les détails des décors et en arrière-plan. Un film auquel il manque un humour plus assuré avec ce déluge de tragédies qui use trop de cordes pour nous pousser à la larme exception faite de ce dernier acte. Une petite déception et donc Note indulgente.

 

Note :                 

13/20
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