12 Years a slave (2014) de Steve McQueen
Après seulement deux films (très remarqués) "Hunger" (2008) et "Shame" (2011), Steve McQueen se penche sur l'esclavage avec une histoire extraodinaire et terrible : l'histoire de Solomon Northup, homme noir et libre vivant dans le nord-est des Etats-Unis qui fut kidnappé en 1841 et envoyé vers le sud alors assurance d'être un bien matériel, un bétail au service d'hommes blancs... Le film est adapté des mémoires de Solomon lui-même ce qui confère évidemment au film le statut "tiré d'une histoire vraie". Dans le rôle principal on trouve Chiwetel Ejiofor, excellent acteur souvent cantonné à des seconds rôles et qu'on a déjà remarqué dans son premier film sur un même sujet, c'était "Amistad" (1997) de Steven Spielberg. Par la même occasion le cinéaste retrouve son acteur fétiche pour la troisième fois, Michael Fassbender dans le rôle antipathique du maitre (pas sans rappeler l'officier allemand Goeth dans "La Liste de Schindler").
Dès le début on remarque un changement, ce film est sans aucun doute d'un style plus abordable et plus grand public que ses deux précédents films, sans doute que le réalisateur voulait s'ouvrir un peu plus sur un tel sujet, néanmoins ça reste sur ce point décevant. En effet dans ses deux films il impose une vision sans concession, que certains qualifierait très justement d'un style charnel, dérangeant, fascinant... On en retrouve pas vraiment ses paramètres, le point dérangeant allant de toute façon de soi avec une telle thématique. On se retrouve donc avec le premier film hollywoodien du réalisteur britannique. Mais heureusement pour nous ce film est un très bon film hollywoodien, dans la bonne moitié des fresques historiques. Le réalisateur évite l'écueil facile du tire-larme, se reposant sur les faits sans appuyés sur le pathos bien qu'on retrouve son amour pour les gros plans, insérés longuement sur fond musical, qui ne sont pas toujours très importuns. Très vite ce biopic sert également au cinéaste pour dénoncer en premier lieu la perversité des lois comme celle des hommes. McQueen travaille sur son film avec la même équipe, son monteur habituel et son chef-opérateur notamment. Au final ce film est un grand et beau film auquel il manque un petit quelque chose, un traitement un peu moins classique pour vraiment sortir du lot hollywoodien. Mais ça reste un détail peu important au vu d'un tel film, qui est juste très réussi.
Note :