Au bout du conte (2013) de Agnès Jaoui
Quatrième film réalisé par Agnès Jaoui qu'elle co-écrit aussi (évidemment) avec son comparse et ex-compagnon Jean-Pierre Bacri. Avec ce film il semble évident que le duo se lâche un peu plus dans le sens de la légèreté, un peu moins de sérieux, moins cynique tout en restant aussi pointu. Le point de départ du film est donc l'univers du conte, officiellement car c'est justement sur ce point que c'est un peu fouilli.
L'épilogue place les personnages mais très vite le conte se résume au Grand Méchant Loup (incarner par un chanteur-acteur qui ne sait pas donner une gifle) et au Chaperon Rouge, deux personnages qu'on ne peut râter. Ensuite on remarque par-ci par-là de nombreuses références aux contes mais qui restent quasi toutes très anecdotiques. Au final l'idée du conte est un concept pas assez joué à fond. Par contre le scénario n'en demeure pas moins magnifique. En fait tout tourne essentiellement autour des superstitions, de la croyance et surtout de leur absurdité. Le personnage de Bacri, moins bougon mais obsédé par la date de sa mort est irrésistible. Les dialogues sont tout aussi réussis, il n'y a qu'eux pour placer un rire dans une scène tragique, ou d'offir des moments qui foudroient d'émotion de par leur justesse (lorsque le père prend dans ses bras son fils qui ne comprend pas)... Agnès Jaoui semble prendre plus de plaisir également à la mise en scène, la caméra est plus aérienne que dans ses précédents films. Très bon point pour le casting, tous touchant (à part le Gand Méchant Loup évidemment !) et parfait de justesse. La thèse du conte reste par contre superficiel.
Note :