Décès de Edouard Molinaro
Période difficile et particulièrement endeuillée pour le cinéma, après Georges Lautner et Paul Walker ces derniers jours nous disons adieu au réalisateur français Edouard Molianro, décédé ce samedi 07 décembre 2013 à l'âge de 85 ans.
Né en 1928 à Bordeaux a été cinéphile très jeune, participant et s'imposant à de nombreux concours de courts-métrages dans l'adolescence. Il intègre le monde du cinéma comme assistant réalisateur notamment de André Barthomieu et de Robert Vernay. Simultanément il prend de l'expérience avec des films industriels et télévisés.
Il a enfin la chance de réaliser son premier film en 1958 avec "Le dos au mur" avec Gérard Oury et Jeanne Moreau qui reçoit un succès critique et public. Il enchaine avec des films policiers et dse drames comme "Des femmes disparaissent" (1958), "Un témoin dans la ville" (1959) et "Les ennemis" (1962)... Malgré tout, s'il est contemporain de la Nouvelel Vague il restera en marge du mouvement. Cela n'empêche pas que la plupart de ses films reçoivent un bon accueil et il devient par la même occasion un réalisateur de premier plan consacré avec une présence comme membre du jury au Festival de Cannes 1961.
Avec la reconnaissance dans les années 60 il s'oriente de plus en plus vers la comédie... Après "Arsène Lupin contre Arsène Lupin" (1962) il enchaine plusieurs comédies avec "Une ravissante idiote" (1963) avec Brigitte Bardot, "La chasse à l'homme" (1964 - ci-dessus) avec un gros casting dont Jean-Paul Belmondo et Jean-Claude Brialy, "Mon Oncle Benjamin" (1969) et surtout "Oscar" (1967) et "Hibernatus" (1969) avec Louis De Funès (au travail ci-dessous) dont les succès finissent par placer Molinaro aux sommets du box-office.
Les années 70 débutent avec de nouveaux succès dont l'excellent "L'emmerdeur" (1973 - ci-dessous) dont le succès poussera son scénariste Francis Veber derrière la caméra. Mais Molinaro tourne aussi des films plus personnels (et resté trop confidentiel) comme "L'ironie du sort" (1974), un drame sur le destin.
Notons un retour vers le policier avec "Les aveux les plus doux" (1971) mais son statut d'artisan spécialiste des comédies le pousse à y retourner et termine les années 70 dans le rire populaire et succès public à la clé avec "Le téléphone rose" (1975) et surtout l'énorme succès "La Cage aux Folles" (1978 - ci-dessous) avec le cultissiem duo Michel Serrault-Jean Poiret.
Malgré l'indéniable talent de metteur en scène ses derniers succès creuse l'écart et l'enfonce de plus en plus comme un simple réalisateur de comédies populaires.
Il continue dans les années 80 avec des comédies aux qualités plus ou moins réussies... Ce sont "La Cage aux Folles 2" (1980), trois films avec Daniel Auteuil avec "Pour 100 briques t'as plus rien" (1982), "Palace" (1985) et "L'amour en douce" (1985 - qui révèle Emmanuelle Béart ci-dessous) auquels suivra "A gauche en sortant de l'ascenceur" (1988).
La période faste se termine, Molinaro tourne de moins en moins mais obtient une réelle consécration avec "Le souper" (1992 - ci-dessous) dans lequel Claude Rich et Claude Brasseur incarnent respectivement Talleyrand et Fouché lors d'un diner en tête à tête.
Malgré la reconnaissance du monde professionnel il tourne de plus en plus pour la télévision. Il adapte un scénario inachevé de Sacha Guitry, ce sera "Beaumarchais l'insolent" (1996 - ci-dessous) avec Fabrice Luchini dans le rôle titre. Cette même année il reçoit le Prix rené Clair pour l'ensemble de sa carrière.
"Beaumarchais..." sera son dernier long métrage de cinéma, malheureusement... Il continue de travailler pour la télévision avec entre autre la série "H" (1998) et dernièrement sur la série "Le Tuteur" (2008).
Enième tristesse cinématographique donc avec un réalisateur talentueux auquel on doit certaines des meilleurs comédies de leur époque.