Jane Eyre (2012) de Cary Fukunaga
Surprenant virage que nous offre le réalisateur Cary Fukunaga, après l'excellent drame moderne "Sin Nombre" (2009) le voilà dans une énième adaptation d'un grand classique de la littérature romantique. Le roman de Charlotte Brontë au message féministe sous-jacent n'est pas plus lisible malgré que le réalisateur ait annoncé qu'il voulait que ce message soit plus clair.
Pas besoin de gros sabot pour comprendre cette histoire aussi romanesque que pessimiste. Un bon et beau casting, Michael Fassbender y est excellent, Mia Wasikowska est juste et touchante dans un personnage moins fragile que la Jane Eyre/Charlotte Gainsbourg dans la version de 1996. Par contre le choix est plus marqué dans l'ambiance et les décors. Plus sombre, au gothique assumé, proche d'un manoir hanté la sensation du drame romanesque et inquiétant, d'un lyrisme presque sinistre. Certaines scènes rappellent Jane Campion (cadrage sur l'héroïne) ou Kubrick (éclairé à la bougie) mais Cary Fukunaga réalise une version personnelle à l'atmosphère propre qui marque encore plus le tragique de l'histoire. On peut regretter le passage du mariage trop vite expédié, qui ôte d'autant une émotion qui est déjà mince. Un bon et beau film, une version différente à défaut d'être la meilleure.
Note :