L.A. Confidential (1997) de Curtis Hanson

par Selenie  -  7 Février 2012, 14:08  -  #Critiques de films

Après plusieurs films c'est surtout avec le succès de ses deux derniers, "La Main sur le Berceau" (1992) et "La Rivière Sauvage" (1994) que le réalisateur Curtis Hanson peut enfin avoir les moyens de ses ambitions en adaptant le roman éponyme (1990) de James Ellroy, auteur qui n'avait jusque là été adapté une seule fois avec "Cop" (1988) de James B. Harris. Le cinéaste précise : "Le projet commença avec la lecture du roman de James Ellroy, auteur dont j'admire profondément l'écriture. J'ai passé ma vie dans divers quartiers de Los Angeles, et c'est mon amour pour cette ville fascinante qui m'a attirée vers l'oeuvre d'Ellroy. J'entends en elle la voix authentique de L.A. : lucide et tourmentée, perverse, optimiste et drôle." Le réalisateur-scénariste rencontre un certain Brian Helgeland, auteur derrière par exemple "Le Cauchemar de Freddy" (1988) de Renny Harlin ou "Assassins" (1995) de Richard Donner, avec qui il s'entend très bien. Le succès du film va permettre au scénariste de réaliser son premier long juste après avec "Payback" (1999) avant de devenir un scénariste réputé en signant notamment "Mystic River" (2003) de Clint Eastwood ou "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass. Curtis Hanson va devoir insister pour placer deux acteurs australiens encore méconnues en têtes d'affiche, mais ça va aider aussi à limiter le budget à 35 millions de dollars. Le film a être un succès pubic et critique, amassant plus de 126 millions de dollars au box-office Monde, puis récoltant neuf nominations aux Oscars pour deux statuettes du meilleur scénario et de la meilleure actrice dans un second rôle... Los Angeles, années 50, après la chute du Parrain Mickey Cohen, le ville est sujette à une vague de règlements de compte. La police criminelle est d'autant plus sur les dents qu'elle est mobilisée sur l'affaire du massacre de l'Oiseau de Nuit où un ancien policier a été tué. Trois inspecteurs aux méthodes très différentes vont être amenés à coopérer plus ou moins loyalement pour démêler une affaire plus complexe qu'il n'y paraît... 

Les trois policiers sont le dur à cuir Russell Crowe, remarqué grâce à "Romper Stomper" (1992) de Geoffrey Wright puis vu dans "Mort ou Vif" (1995) de Sam Raimi et "Programmé pour Tué" (1995) de Brett Leonard il n'est pas encore la star de "Révélations" (1999) de Michael Mann et "Gladiator" (2000) de Ridley Scott, le jeune ambitieux Guy Pearce révélé dans "Priscilla, Folle du Désert" (1994) de Stephan Elliott et pas encore la star de "Vorace" (1999) de Antonia Bird et "Memento" (2000) de Chistopher Nolan, puis la star médiatique Kevin Spacey qui est alors à son apogée après ses performances cultes dans "Usual Suspects" (1995) de Bryan Singer et "Seven" (1996) de David Fincher. Citons ensuite la vamp Kim Basinger vue dans "9 Semaines 1/2" (1986) de Adrian Lyne, "Batman" (1989) de Tim Burton ou "Guet-Apens" (1994) de Roger Donaldson, le journaleux Danny DeVito lui aussi vu face à "Batman : le Défi" (1992) et vu dans "Mars Attacks !" (1996) tous duex de Tim Burton et qui retrouve après son propre film "Hoffa" (1992) son partenaire Paul Guilfoyle vu la même année dans "Air Force One" (1997) de Wolfgang Petersen et "Amistad" (1997) de Steven Spielberg, le patron de la police James Cromwell remarqué dans "Babe, le Cochon devenu Berger" (1995) de Chris Noonan et "Larry Flint" (1996) de Milos Forman. Citons ensuite David Strathairn vu dans "Memphis Belle" (1990) de Michael Caton-Jones, retrouvant son réalisateur après "La Rivière Sauvage" (1994) et vu dans "Dolores Claiborne" (1995) de Taylor Hackford, Ron Rifkin vu dans "Maris et Femmes" (1992) et "Meurtre Mystérieux à Manhattan" (1993) tous deux de et avec Woody Allen, Simon Baker qui signe ses débuts avant "Judas Kiss" (1998) de Sebastian Gutierrez, "The Killer Inside Me" (2010) de Michael Winterbottom ou "Margin Call" (2011) de J.C. Chandor, Thomas Rosales Jr. apparu dans "Speed" (1994) de Jan De Bont, "Heat" (1995) de Michael Mann ou "Le Monde Perdu" (1996) de Steven Spielberg, et enfin Tomas Arana vu dans "Bodyguard" (1992) de Mick Jackson, "Tombstone" (1993) de George Pan Cosmatos et retrouvera Russell Crowe dans "Gladiator" (2000)... Notons que le film s'inscrit dans la veine du sous-genre néo-noir en hommage à l'Âge d'Or du Film Noir des années 40-50, d'abord visuellement avec une reconstitution impeccable entre luxe hollywoodien et bas-fonds qu'on cache sous les tapis tout en gardant une élégance sur la forme esthétique que ce soit à l'image où à la réalisation le tout mis en lumière par Dante Spinotti dircteur Photo par exemple de "Le Dernier des Mohicans" (1992) et "Heat" (1995) tous deux de Michael Mann. Mais aussi en étant plus direct avec deux films diffusés en arrière-plan, à la télévision car les années 50 sont aussi l'essor de la petite lucarne avec "Tueur à Gages" (1942) de Frank Tuttle avec une certaine Veronica Lake, puis en salle obscure pour "Vacances Romaines" (1953) de William Wyler.

On plonge dans une ville en effervescence, où on remarque que les années 50 sont apparemment d'un faste digne de la prospérité de l'American Way of Life, mais qui est aussi gangrénée par la pieuvre mafieuse, la corruption des politiques ou des forces de police, qui voit émerger les charognards médiatiques, et qui à eux tous forment le cache-misère de l'Usine à rêve symbolisée par le sosie sublime de (justement) Veronica Lake alias Kim Basinger, vamp éblouissante et brisée qui permet à juste titre à l'actrice de glaner son unique Oscar. Un film noir hommage au grand film du genre des années 40-50 où des flics tous plus ou moins véreux se croisent et s'entrecroisent dans une enquête aussi dense que tortueuse. Le scénario est impeccable, très bien écrit avec des méandres bien construit et qui n'oublie pas la violence inhérente, brutale et sans pitié. Aucun des personnages n'est blanc ou noir, c'est un des meilleur point du film, personne n'est l'archétype du héros, bien au contraire. Curtis Hanson signe là un film noir splendide, aussi vénéneux que glamour, un des meilleurs du genre, chef d'oeuvre.

 

Note :    

19/20
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A
excellent polar qui suit l'enquête de trois flics au caractère opposé. Mention spéciale à Russell Crowe qui me paraît être le meilleur acteur du film
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