La Grande Bellezza (2013) de Paolo Sorrentino
Cinquième film présenté à Cannes par Sorrentino et quatrième collaboration avec son acteur Paul Servillo pour ce film qui semble se placé en un des favoris du Festival De Cannes. On suit la remise en question et les réflexions sur sa vie d'un hommede 65 ans qui a écrit un roman à succès il y a 40 ans et depuis plus rien... Le film s'ouvre sur un prologue symptomatique du film, la photographie est magnifique mais c'est complètement accessoire. Ensuite on suit notre écrivain de fête aux soirées diverses et variées, en diners et en rencontres tout aussi diverses et variées.
On visite Rome comme au musée, c'est magnifique mais le fond du quotidien des protagonistes n'est fait que de futilité, de cynisme, de débauche gratuite, de vide intersidéral... Et c'est bien ce que veut Sorrentino, par le biais de son personnage il décrit un certain désespoir de la société italienne, aux désillusions de l'Italie berlusconienne. Il sème de (trop) nombreuses scènes à la simple portée symbolique, certe superbement mis en image, souvent avec un bel onirisme mais ces scènes restent redondantes, ça tourne un peu en rond. Comme il le dit en off à la fin "bla bla bla"... Ajouté à une émotion qui nous touche jamais (le meilleur exemple lors d'un décès) car ça reste aussi superficiel que ce que le réalisateur veut dénoncer. Heureusement le film est traversé de moments de grâce inouïe comme celle des flamands ou de la visite du palais en clair-obscur. Entre les discours pseudo-philosophiques, la sensualité à l'ennui sous-jacent, l'album photo d'une Rome antique symbole d'une gloire passée, le récit est surtout confus, se perdant lui-même dans les méandres désabusés de ce que voulait nous dire Paolo Sorrentino. Les acteurs sont superbes au premier lieu un Paul Servillo épatant, la mise en scène offre une Rome fascinante mais il est dommage que l'ensemble soit si confus ; comme si Sorrentino avait trop à dire et qu'il n'avait pas su dans quel ordre mettre tout ça. D'où également une durée un peu longue, aussi parasité par des produits parasites dont Martini est la premier contributeur. Autre bémol, le réalisateur voulait une éloge à l'imagination, là je ne vois pas vraiment... En conclusion une oeuvre abstraite dont on devine le fond du propos, c'est beau mais trop souvent ennuyeux, mais c'est beau...
Note :