Le grand McLintock (1963) de Andrew V. McLaglen
Fils de l'acteur Victor McLaglen ami et acteur fétiche de John Ford et de John Wayne, le réalisateur Andrew V. Mc Laglen a pu d'ailleurs débuté comme assistant sur "L'Homme Tranquille" (1952) avant de se lancer logiquement dans le western avec "Légitime Défense" (1956). Après quelques films produit justement par John Wayne via sa boîte de production Batjac Productions la star accepte enfin de jouer sous sa direction dans un western comique qui n'est pas sans faire penser au film "Le Grand Sam" (1960) de Henry Hathaway. Le scénario est écrit par James Edward Grant, spécialiste du genre qui a réalisé un seul film, "L'Ange et le Mauvais Garçon" (1947) avec John Wayne, mais qui a surtout été scénariste d'une petite dizaine de films avec la star de "Iwo Jima" (1949) de Allan Dwan à "Le Plus Grand Cirque du Monde" (1964) de Henry Hathaway. Notons que le réalisateur Andrew V. McLaglen va tourné essentiellement des westerns avec John Wayne, mais lorsque la star va se retirer des plateaux en 1976 il va se tourner ensuite vers les films de guerre à partir de "Les Oies Sauvages" (1978)... George Washington McLintock est un des plus grands propriétaires de ranch du pays, riche et respecté son quotidien va être bousculé par le retour de sa femme Katherine, qui avait quitté le domicile conjugal depuis deux ans. Elle revient pour demander le divorce et obtenir la garde de leur fille Rebecca. McLintock n'entend pas abdiquer surtout en ce qui concerne sa fille...
/image%2F0935117%2F20250113%2Fob_63ae7f_s-l1200.jpg)
Le grand McLintock est évidemment incarné par le monstre sacré John Wayne, acteur fétiche de John Ford avec lequel il tourne d'ailleurs cette même année dans "La Taverne de l'Irlandais" (1963) et qui tourne là son premier des cinq films sous la direction de V. McLaglen jusqu'à "Les Cordes de la Potence" (1973). Son épouse est jouée par Maureen O'Hara elle-même muse de John Ford pour qui elle aura été déjà deux fois la conjointe de John Wayne dans "Rio Grande" (1950) et "L'Homme Tranquille" (1952), elle le sera une 4ème fois dans "Big Jake" (1971) de George Sherman mais retrouvera aussi Andrew V. McLaglen dans "Rancho Bravo" (1966). Leur fille est jouée par Stefanie Powers aparue auparavant dans "Allô... Brigade Spéciale" (1962) de Blake Edwards ou "Un Mari en laisse" (1962) de Henry Levin mais qui deviendra une vraie star populaire vie le petit écran avec la série culte "Pour l'Amour du Risque" (1979-1984). Citons ensuite Yvonne De Carlo star alors en déclin après avoir été au sommet avec entre autre "Les Démons de la Liberté" (1947) de Jules Dassin, "Pour Toi j'ai tué" (1949) de Robert Siodmak ou "L'Esclave Libre" (1957) de Raoul Walsh, son fils est joué par Patrick Wayne, fils de, qui fera sa carrière quasiment exclusivement auprès de son illustre avec un Golden Globe en prime pour son rôle dans "La Prisonnière du Désert" (1956) de John Ford. Au casting il y a aussi de nombreux fidèles de John Wayne souvent sous la direction de John Ford ou de Andrew V. McLaglen, avec par exemple Chill Wills (quatre films), Edgar Buchanan (quatre films), Bruce Cabot (dix films), Strother Martin (six films), Hank Worden (16 films !), Edward Faulkner (5 avec Wayne et/ou 7 avec McLaglen), Leo Gordon (quatre avec Wayne), Big John Hamilton (quatre pour chacun), Chuck Robertson acteur-cascadeur-doublure de John Wayne sur la trentaine de films à partir de "L'Ange et le Mauvais Garçon" (1947), Bob Steele qui était l'équivalent de John Wayne dans les années 30 avec les westerns de série B avant de connaître le déclin retrouvant son ami dans "Rio Bravo" (1959) et "Rio Lobo" (1970) tous deux de Howard Hawks, Frank Hagney acteur au plus de 450 films depuis "Un Revenant plein d'Esprit" (1921) de F. Richard Jones dont ensuite "La Taverne de l'Irlandais" (1963) de John Ford et "Rancho Bravo" (1966) de Andrew V. McLaglen, retrouvant dans ce dernier son partenaire Perry Lopez qui sera également dans "Bandolero !" (1968). Citons encore Michael Pate connu pour "Fort Bravo" (1953) de John Sturges dont il est à l'origine et qui retrouve John Wayne après "Hondo" (1953) de John Farrow, Robert Lowery vu chez John Ford mais sans John Wayne et retrouvera V. McLaglen pour "Le Ranch de l'Injustice" (1967), Jack Kruschen vu dans "La Guerre des Mondes" (1953) de Byron Haskin, "La Garçonnière" (1960) de Billy Wilder ou "Les Nerfs à Vif" (1962) de Jack Lee Thompson, puis enfin Gordon Jones vu dans "La Scandaleuse de Berlin" (1948) de Billy Wilder ou "Après Lui le Déluge" (1963) de Robert Stevenson et qui mourra malheureusement juste après le tournage d'un crise cardiaque...
/image%2F0935117%2F20250113%2Fob_b93120_0b053a6c16f8ccca64c477f59b81a192.jpg)
A l'instar d'un Jean Gabin qui s'embourgeoise à partir des années 50, outre-Atlantique le roi du western John Wayne délaisse de plus en plus la conquête de l'Ouest comme shérif, soldat ou pistolero pour devenir un rancher souvent en notable riche et respecté. Et de surcroît participe à plusieurs comédies tout en restant dans le western, créant ainsi un sous-genre façon screwball comedy au far-west avec "le Grand Sam" (1960) ou "Big Jake" (1971), mais on peut dire que l'acteur avait déjà abordé le genre avec "L'Homme Tranquille" (1952) et on pourrait y placé l'excellent "Hatari !" (1962) de Hawks. Si le contexte visuel, d'époque ou de genre semble réellement ancré dans le western on constate vite qu'ne fait le film reprend avant tout le canevas de la screwball comedy qui a connu son Âge d'Or dans les années 30-40 avec Frank Capra et Howard hawks. L'humour se situe avant tout dans le conflit amour-haine entre John Wayne qui est impeccable dans son rôle de grand bourru au coeur tendre et Maureen O'Hara en grande bourgeoise moins mégère qu'il y paraît. Il y a aussi forcément la grande fille et son premier amour, et surtout un humour constant qui s'immisce même dans l'action plus virile. Avec des personnages pittoresques témoins malgré eux de la sempiternelle dispute, une bagarre générale folle où la traditionnelle bagarre de saloon se retrouve en plein air avec bain de boue savoureux en prime ou une mémorable fessée devenue culte le far-west devient une comédie familiale vraiment drôle même si aujourd'hui une certaine portion du féminisme bas du front risque d'voir une crise. Les acteurs semblent s'amuser autant que nous pour un vrai bon divertissement.
Note :