Les bêtes du Sud sauvage (2012) de Benh Zeitlin
Petite déception ! Tant de critiques dythirambiques et une promo assez mensongère pour un film, certe beau et empli de qualité, mais surestimé et qui nous mène sur des chemins déjà traversés. Vendu comme une fable naturaliste sur les opprimés écolos qui se battent contre le monde capitaliste et pollueur via le regard d'une enfant de 5 ans ! Cette dernière, l'adorable et prometteuse Quvenzhané Wallis, parle, pense et agit bien plus qu'une fillette de 5 ans ; maturité peut-être mais c'est un peu facile...
Par contre la portée écolo-partisane est loin d'être atteinte. Où voit-on des pauvres du bayou de Louisane se battre ?! Oui ils tentent de survivre mais ils se complaisent également dans leur monde et refusent toute aide extérieur ; ce n'est pas se battre que de se laisser mourir. Les visions (fantasmes ?!) de la petite Hushpuppy ajoutent un truc métaphysique pseudo-visionnaire sert évidemment le prétexte de fond du film mais ne font avancer en rien l'histoire. On pense par contre à des références comme Spike Jonze et Michel Gondry... Le film a un certain charme. Il me semble surtout que l'histoire vaut pour la belle histoire d'amour entre Hushpuppy et son père alcoolique (mais non violent pour elle comme on peut le lire parfois) ; une relation difficile mais non dénuée d'amour et d'émotion pour le spectateur. Le film n'a pas la portée qu'on veut bien lui donner dans la plupart des médias qui extrapolent facilement autour d'un premier film dont l'héroïne de 5-6 ans philosophe comme une grande. Certaines scènes sont même des cheveux sur la soupe (le bordel), pas aidé par des coupes violentes dans la montage. Mais, pourtant, je conseille ce film car il apporte une certaine fraicheur, révèle un couple père-fille sublime, et que la relation père-fille touche au coeur.
Note :