Yves Saint-Laurent (2014) de Jalil Lespert
Sans doute l'un des matchs les plus attendus de l'année puisqu'un autre film sur YSL sortira en octobre, on y reviendra... Ce premier film est réalisé par l'acteur Jalil Lespert après notamment "Des vents contraires" (2011). Ce film-ci a reçu l'aval et l'appui de Pierre Bergé lui-même ce qui, évidemment, donne une forte caution au film comparé au prochain ("Saint Laurent" réalisé par Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel dans le rôle-titre). Le soucis reste à savoir si il s'agit d'un biopic ou d'un sur sur la relation YSL-Pierre Bergé ?!... S'il s'agit d'un réel biopic le film est simplement râté, prenant des raccourcis malheureux, en plaçant l'oeuvre trop en second plan. Par exemple ses créations premières (caban, trench-coat, smoking, saharienne...) ne sont jamais mentionnées, ses relations privilégiées avec le monde de la musique et surtout du cinéma sont occultées.
Si le désir de Jalil Lespert est la relation entre YSL et Pierre Bergé c'est déjà plus intéressant mais ça ne semble pas toujours très juste. On sort du film en se disant que YSL est certe un génie mais pour le reste qu'il est inconséquent et qu'il ne pourrait rien sans le pygmanlion Pierre Bergé ; ce dernier est sans faille, un roc auquel YSL doit presque tout... Ca semble un peu facile. Outre cet angle de vue il faut saluer les interprètes, Guillaume Gallienne est un Pierre Bergé idéal et Pierre Niney incarne un YSL épatant... Bien que Gaspard Ulliel me semble plus proche physiquement (autant dans la corpulence, que les traits du visage, et le côté efféminé semble un poil too much avec Niney). Par contre le soutien de Pierre Bergé apporte son lot de qualité, la fondation YSL-Bergé ayant prêté des tenues réelles de la collection et l'équipe a pu tourné sur les lieux véritables des deux hommes. Au final ce film n'a rien d'une fresque enfiévrée, c'est presque scolaire au point qu'il y manque l'émotion et que la durée excessives des défilés (appuyés par de l'opéra non-stop) font de ce film un joli album souvenir pour Pierre Bergé. Une grosse déception donc. Intéressant de toute façon mais, peut-être, que la version de Bertrand Bonello sera moins fade.
Note :