Men and Chicken (2016) de Anders Thomas Jensen

par Selenie  -  27 Mai 2016, 11:26  -  #Critiques de films

10 ans sans tourner mais non sans chômer, le réalisateur danois retrouve quasiment la même équipe que ses précédents films, du compositeur à la Chef costumière en passant par le directeur Photo et ses producteurs, et surtout avec le même casting dont la star Mads Mikkelsen, le duo se reformant pour leur 4ème film ensemble après "Flickering lights" (2000), "Les Bouchers Verts" (2003) et "Adam's apples" (2006) sans compter les films pour lesquels Anders Thomas Jensen n'a été que scénariste mais toujours avec Mads Mikkelsen en tête d'affiche comme "After the wedding" (2007) de suzanne Bier et "The Salvation" (2014) de Kristian Levring... Cette fois on suit Elias et Gabriel qui semblent ne pas avoir été trop aidés dans la vie et apprennent qu'ils ont une fratrie qui vit toujours avec leur vrai père biologique qu'ils décident d'aller rencontrer. Il s'avère que tous ont un bec de lièvre et ont des caractéristiques psychologiques plus ou moins problématiques.

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Anders Thomas Andersen avait signé avec "Les Bouchers Verts" une sorte de comédie noire à la "Sweeney Todd" , cette fois il revisite le film d'horreur à l'américaine où les redneks devenaient des monstres tueurs comme dans "La Colline a des yeux" (1977) de Wes Craven ou "2000 maniacs" (1964) de Herschell Gordon Lewis. Ici le réalisateur en fait une comédie noire à la danoise, où la loufoquerie la plus dingue côtoie des cerveaux dégénérés dans une fratrie déglinguée où seule la pédophilie semble être exclue ! (ouf !)... Anders Thomas Jensen est un réalisateur/scénariste qui ose tout (ou presque donc) dont l'audace offre une fratrie ahurissante de bêtises et de tares, à la fois absurde et cynique mais dont la force est de contraindre le spectateur à l'empathie. En effet, ils ne sont que victimes finalement et le réalisateur/scénariste danois signe un mixte détonnant entre "2000 maniacs" et "Freaks" (1932) de Tod Browning. Le titre de l'excellente comédie "Affreux sales et méchants" (1976) de Ettore Scola irait à merveille à cette comédie qui ne manque pourtant pas de fond. En effet tout ce décalage hors norme amène à la réflexion sur la tolérance et la vie elle-même. Il s'agit ni plus ni moins qu'une fable féroce et déjantée mais qui n'est pas vaine. Cette comédie bizarre mérite d'autant plus qu'on s'y arrête que vous ne verrez pas souvent des films aussi originaux et aussi audacieux autant dans le fond que dans la forme. 

 

Note :            

 

14/20
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