La Piste des Eléphants (1954) de William Dieterle

par Selenie  -  3 Juin 2019, 09:21  -  #Critiques de films

Adapté du roman éponyme (1949) de Robert Standish (pseudo du romancier Digby George Gerahty) le projet devait d'abord être porté par le couple Douglas Fairbanks Jr et Deborah Kerr, mais la météo peu clémente sur Ceylan repoussa le tournage avant, au final, de revendre les droits à Paramount pour le couple Laurence Olivier et Vivien Leigh. Le film fut confié au réalisateur William Dieterle connu pour les films "Quasimodo" (1939), "Vulcano" (1949), "Le Portrait de Jennie" (1949) et "Salomé" (1953), tandis que le scénario est signé de John Lee Mahin, auteur efficace et renommé de "Scarface" (1932) de Howard Hawks à "Les Cavaliers" (1959) de John Ford en passant par "Capitaines Courageux" (1937) de Victor Fleming et "Quo Vadis" (1951) de Mervyn LeRoy... Si Olivier refusa pour cause de planning surchargé, son épouse à la ville Vivien Leigh confirma son engagement et tourna les scènes à Ceylan avant de quitter le tournage pour dépression nerveuse et autres troubles bipolaires. Elle fut ainsi remplacé au pied levé par la magnifique jeune star Elizabeth Taylor qui était alors deux fois plus jeune que Vivien Leigh. Malgré tout, pour des causes évidentes de coût, les scènes que Vivien Leigh tourna à Ceylan en plan large furent gardées, ce qui fait que Liz Taylor eût à tourner que les scènes en studios sans avoir à aller sur l'île de Ceylan !....

La star aux yeux d'améthyste de "Une Place au Soleil" (1951) de George Stevens et "Ivanhoé" (1952) de Richard Thorpe où elle volait la vedette à Joan Fontaine, est entourée de Dana Andrews star majeure à l'époque après les chefs d'oeuvres "Laura" (1944) de Otto Preminger, "Les Plus Belles Années de notre Vie" (1946) de William Wyller, puis Peter Finch protégé de Laurence Olivier qui sera lauréat Oscar du meilleur acteur dans son avant dernier film pour "Network" (1976) de Sidney Lumet ... John Wiley, riche planteur de thé à Ceylan, retourne sur son île avec sa toute jeune nouvelle épouse. Sur place, la jeune femme s'aperçoit que son mari est psychologiquement instable, et que le poids du père défunt semble omniprésent sur le domaine construit sur la piste historique des éléphants... Entre "Rebecca" (1940) de Alfred Hitchcock et "Tant que Soufflera la Tempête" (1954) de Henry King ce film exotique doté d'une équipe talentueuse et prestigieuse souffre pourtant des choix économiques lors du tournage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En effet, si le réalisateur a pu garder les séquences tournées à Ceylan et où Vivien Leigh n'est pas identifiables, il a bien fallu pourtant, retourner les plans rapprochés et pour se faire le choix s'est porté sur un vidéoprojecteur en fond dans les studios de la Paramount ! Ce qui crée inévitablement des décalages visuels, littéralement mais aussi dans l'incohérence entre décors virtuels et décors naturels. Le choc le plus important venant d'un troupeau d'éléphants curieusement incrustés lors de la traversée d'un fleuve ! Et pourtant, quelques plans restent grandioses et rendent grâce à la beauté de Ceylan. Sur le fond, le côté fantastique et thriller psychologique avec le mystère qui entoure le père défunt est prenant. Malheureusement le "twist" est une arnaque, on se dit surtout tout ça pour ça ! Soudain, ce qui était le fil conducteur du récit s'avère une coquille vide qui est remplacée par un autre événement tragique qui permet au film de finir de façon spectaculaire. Mais l'atout majeur reste définitivement Liz Taylor qui irradie l'écran magnifiquement habillée notamment d'une robe mauve sublime. En conclusion, un film exotique divertissant qui reste maladroit à bien des égards surtout dû à des choix budgétaires menant à un film de studio trop voyant, auquel il manque cette authenticité nécessaire pour vraiment convaincre.

 

Note :                

 

12/20

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E
Coucou,<br /> Je m’appelle Emmanuelle et je viens de découvrir ton blog. Cet article sur « La Piste des éléphants » me plaît, car ce film de William Dieterle est un classique que j’adore.
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