Décès de Dora Doll

Week-end désastreux qui vient de passer et où est passé inaperçue la mort de l'actrice Dora Doll ce dimanche 15 novembre 2015 à l'âge de 93 ans.

Née en 1922 à Berlin (Allemagne), Dorothea Hermina Feinberg arrive avec ses parents alors qu'elle est très jeune.

Elle désire très tôt être comédienne et obtient de pouvoir s'inscrire à des cours de théâtre au Conservatoire. Dans la foulée elle apparait comme figurante dans "Hôtel du Nord" (1938) de Marcel Carné,  "Entrée des Artistes" (1938) de Marc Allégret et "Paradis Perdu" (1940) de Abel Gance. Alors qu'elle débute sa carrière, elle prend aussitôt fin à cause de la Seconde Guerre Mondiale.

Elle retrouve les plateaux pour "La Foire aux Chimères" (1946) de Pierre Chenal, joue au théâtre avant d'obtenir un petit rôle plus consistant que ses habituelles figurations dans "Quai des Orfèvres" (1947) de Henri-Georges Clouzot qu'elle retrouve aussitôt pour "Manon" (1949).

Petit à petit elle se fait une place dans le panthéon des seconds rôles. Elle joue dans "Le Garçon sauvage" (1951) de Jean Delannoy, "L'Envers du Paradis" (1953) de Edmond T. Gréville et surtout dans "Touchez pas au grisbi" (1954 - ci-dessous en face de Gabin) de Jacques Becker avec Jean Gabin dont elle sera un temps sa maitresse. Ce film va la faire connaitre un peu plus au grand public.

En 1955 elle tourne aussi pour la télévision. Sa carrière se divisera régulièrement entre le théâtre, la télé et le cinéma avec un appétit colossal. Dora Doll tourne beaucoup et toujours.

Elle retrouve Gabin dans "French Cancan" (1955) de Jean Renoir, année faste où l'actrice tourne pas moins d'une douzaine de rôles ! 

Elle joue dans "Elena et les hommes" (1956) de Jean Renoir puis dans la comédie "Fernand Cow-Boy" (1956 - ci-dessus) de Guy Lefranc et elle tourne dans la superproduction hollywoodienne "Le Bal des Maudits" (1958 - ci-dessous) de Edward Dmytryk avec comme partenaire rien de moins que Marlon Brando, Monty Clift et Dean Martin !

Elle retrouve une nouvelle fois Jean Gabin comme patronne de café dans "Archimède le clochard" (1959 - ci-dessous) de Gilles Grangier, réalisateur qu'elle retrouve également pour le policier "125 rue Montmartre" (1959).

Alors qu'elle a tourné dans les années 50 la moitié de sa filmographie, les années 60 marquent un coup d'arrêt, volontaire et tourne beaucoup moins. Notons surtout le chef d'oeuvre "Mélodie en sous-sol" (1963 - ci-dessous) de Henri Verneuil, encore avec Gabin.

Elle tourne de plus en plus pour la télévision, moins contraignante, sans pour autant délaisser le grand écran.

Elle joue dans "La Liberté en croupe" (1970) de Edouard Molinaro, "L'Incorrigible" (1975) de Philippe De Broca, "Calmos" (1976) de Bertrand Blier, "La Victoire en chantant" (1976) de Jean-Jacques Annaud, elle fait une apparition dans "Julia" (1977) de Fred Zinnemann, elle est prof de gym dans "Diabolo Menthe" (1977) de Diane Kurys, on la voit aussi dans "Violette Nozière" (1978) de Claude Chabrol et "Coup de Tête" (1979) de Jean-Jacques Annaud.

Dora Doll joue tout et pour tous les genres... Les années 80 débutent ainsi avec la potacherie "Les Charlots contre Dracula" (1980) de Jean-Pierre Desagnat, suivi du film historique "La fuite à Varennes" (1982) de Etore Scola et qui se termine avec le polar "Mon ami le traitre" (1988) de José Giovanni.

Les années 90 marquent un frein, elle joue sa dernière pièce de théâtre en 1992 et elle délaisse le cinéma pour le petit écran. Elle gagne un regain d'intérêt auprès du grand public grâce à la télévision, entre 1998 et 2000 avec le succès du feuilleton "Cap des Pins". 

Au cinéma on notera "L'Enfer" (1994) de Claude Chabrol, "Meilleur espoir féminin" (2000 - ci-dessus) de Gérard Jugnot, "Jacquou le croquant" (2007) de Laurent Boutonnat avant son dernier rôle pour la série "Les Châtaigniers du désert" (2010).

Dora Doll fait partie de ses "gueules" familières de nos écrans, avec à son actif plus de 70 ans de carrière et plus de 300 rôles !

Elle fût, en première noce, la première épouse de l'acteur Raymond Pellegrin avec qui elle a eu une fille, Danielle.

Dora Doll est décédée chez elle dans le Gard ce dimanche 15 novembre 2015 à l'âge de 93 ans.