Mort du duc Jean-Pierre Marielle !

par Selenie  -  25 Avril 2019, 17:08  -  #Décès de star - Bio

Tristesse... Le dernier des trois Ducs nous a quitté ! L'un des derniers grands de la bande du Conservatoire Jean-Pierre Marielle est mort hier 24 avril à l'âge de 87 ans...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né en 1932 à Paris 13 d'un père chef d'entreprise et d'une mère couturière il désire d'abord se tourner vers des études littéraires mais un de ses professeurs le pousse vers le théâtre. Dès le lycée Carnot de Dijon il monte une petite troupe de théâtre.

 

C'est sur une des pièces où il joue Néron qu'un jeune homme se présentant comme étudiant au Conservatoire le félicite de sa performance... Il s'agit de Jean Rochefort,  ils resteront amis...

 

Il monte alors à Paris où il suit les cours d'Art Dramatique de la Rue Blanche avant de rejoindre Rochefort au Conservatoire National d'Art Dramatique. Il en sort diplômé en 1954 avec le second Prix de comédie classique. Mais surtout il se lie d'amitié avec tout un groupe de jeunes comédiens qui seront connus comme la "Bande du Conservatoire" dans lesquels ont reconnaîtra des futurs grands noms comme évidemment Jean Rochefort, Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, Michel Beaune, Claude Rich, Jean-Pierre Mocky, Bruno Cremer, Françoise Fabian, Pierre Vernier et Philippe Noiret qui, s'il n'est pas du Conservatoire, rejoint le groupe malgré tout.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir été stagiaire au Théâtre-Français, il joue dans de petites pièces de la Rive Gauche à Paris, puis joue au sein de la compagnie Grénier-Hussenot. 

 

Il apparaît dans son premier long métrage, "Le Grand Bluff" (1957) de Patrice Dally avec en tête d'affiche Eddie Constantine. Dans la foulée il joue dans "Charmants Garçons" (1957) de Henri Decoin et, surtout, il joue le rôle principal d'un téléfilm, "La Fille de la Pluie" (1958) de Jean Prat.

 

Sa voix grave et chaude le distingue et lui permet d'incarner des rôles plus mature. Il tourne de plus en plus à partir de 1960 mais après plusieurs déceptions et l'échec du film "Climats" (1962 - ci-dessous) de Stellio Lorenzi où il tient le haut de l'affiche aux côtés de Marina Vlady il décide de ralentir et de se tourner vers le cabaret notamment avec Guy Bedos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il revient sur grand écran mais surtout dans des seconds rôles, souvent aux côtés de copains dont Jean-Paul Belmondo comme dans "Peau de Banane" (1963 - ci-dessous) de Marcel Öphuls et "Dragées au poivre" (1963) de Jacques Barratier. 

Il connaît le succès avec "Faites Sauter la Banque" (1964) de Jean Girault avec Louis de Funès, "Week-End à Zuydcoote" (1964 - ci-dessous) de Henri Verneuil et "Tendre Voyou" (1966) de Jean Becker tous deux avec Belmondo.

 

 

 

 

 

 

 

Mine de rien, l'acteur s'impose de plus en plus dans le paysage, la popularité en prime grâce à des rôles de plus en plus consistants oscillants continuellement entre tête d'affiche et seconds rôles mémorables.

 

Il joue ainsi dans "L'Homme à la Buick" (1968) de Gilles Grangier où il a pour partenaire Fernandel et Danielle Darrieux, "Le Diable par la Queue" (1969 - ci-dessous) de Philippe De Broca avec Yves Montand, "Les Caprices de Marie" (1970) de de Broca toujours avec son ami Philippe Noiret et "Le Pistonné" (1970) de Claude Berri avec son ami Guy Bedos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant les années 70 il va se faire une spécialité des comédies hautes en couleur tout en explorant d'autres genres.

 

Ainsi il joue dans "Les Mariés de l'An II" (1971) de Jean-Paul Rappeneau avec Belmondo, suivi du polar "Sans Mobile Apparent" (1971) de Philippe Labro avec Trintignant, "Sex Shop" (1972) de et avec Claude Berri où Marielle incarne un dentiste vicieux, il joue l'Ogre dans "Le Petit Poucet" (1972 - ci-dessous) de Michel Boisrond au sein d'un casting prestigieux, "la Valise" (1973) de Georges Lautner avec Mireille Darc où il joue un espion israélien qui doit traverser les pays arabes dans un valise puis il joue dans "Comment Réussir quand on est Con et Pleurnichard" (1974) de Michel Audiard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite il alterne encore plus entre drame et comédie... Notons l'année particulièrement faste de 1975 avec les chefs d'oeuvres dramatiques "Dupont Lajoie" (1975) de Yves Boisset et "La Traque" (1975) de Serge Leroy, et les sublime "Que la Fête Commence" (1975) de Bertrand Tavernier où il retrouve son compère Jean Rochefort et, surtout, le cultissime et mythique "Les Galettes de Pont-Aven" (1975 - ci-dessous) de Joël Seria où il incarne un VRP de parapluies engoncé dans un mariage routinier qui s'émancipe pour devenir artiste peintre coureur de jupons, rôle pour lequel il sera nominé pour le premier César du meilleur acteur en 1976.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il forme un duo misogyne dans l'improbable avec son ami Rochefort dans "Calmos" (1976) de Bertrand Tavernier qui est souvent montré comme un pamphlet anti-féministe (ce qui est très réducteur !), il est producteur de films pornos dans "On aura tout vu" (1976) de Georges Lautner, et il joue l'ami de Victor Lanoux dont il séduit la fille mineure (où est-ce l'inverse ?!) dans "Un Moment d'Egarement" (1977 - ci-dessous) de Calude Berri avant de terminer la décennie avec "Cause Toujours tu m'intéresses" (1979) de Edouard Moulinaro où il joue aux cotés de son amie Annie Girardot.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il joue avec Philippe Noiret et Isabelle Huppert dans "Coup de Torchon" (1981 - ci-dessous) de Bertrand Tavernier, il retrouve Jean Rochefort dans le thriller (une fois n'est pas coutume) "L'Indiscrétion" (1982) de Pierre Lary, il est aux côtés des jeunes Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart dans la comédie "L'Amour en Douce" (1985) de Edouard Molinaro avant de retrouver Belmondo dans "Hold-Up" (1985) de Alexandre Arcady.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il participe au chef d'oeuvre culte "Tenue de Soirée" (1986) de Bertrand Blier avec Gérard Depardieu, Miou-Miou et Michel Blanc, il joue un flic désabusé dans "Les Mois d'Avril sont meurtriers" (1987) de Laurent Heynemann et retrouve Auteuil dans "Quelques Jours avec Moi" (1988 - ci-dessous) de Claude Sautet pour lequel il est nominé au César du meilleur second rôle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui qui était qualifié de "mercenaire du cinéma français" notamment par son ami Bertrand Blier, connait une popularité grandissante dans les années 90 alors même qu'il tourne de moins en moins.

 

Après avoir joué au sein d'un casting fabuleux dans "Uranus" (1990) de Claude Berri il connaît un succès critique et public avec "Tous les Matins du Monde" (1991 - ci-dessous) de Alain Corneau où il incarne un violiste et janséniste qui refuse les honneurs de Versailles. Pour ce rôle il est nominé pour le César du meilleur acteur mais, quoique favori, il est est devancé finalement par Jacques Dutronc pour "Van Gogh" (1991) de Maurice Pialat tandis que le film obtient tout de même 7 Césars avec en prime plus de 2 millions d'entrées France !

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Il connait une autre nomination au César du meilleur second rôle pour "Max et Jérémie" (1993 - ci-dessous) de Claire Devers où il joue avec Philippe Noiret, il joue ensuite dans "Un, Deux, Trois, Soleil" (1993) de Bertrand Blier, suivi de "Le Sourire" (1994) de Claude Miller et "Les Milles" (1995) de Sébastien Grall avec Philippe Noiret pendant la Seconde Guerre Mondiale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis, il forme avec ses grands amis Jean Rochefort et Philippe Noiret la troupe "Les Grands Ducs" (1996 - ci-dessous) de Patrice Leconte où ils sont trois comédiens qui cachetonnent et reprennent la route des petites tournées. Un film haut en couleur qui vaut pour l'abattage du trio dans un joli hommage au théâtre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'acteur termine le siècle avec "L'Elève" (1996) de Olivier Schatzky et "Une Pour Toutes" (1999) de Claude Lelouch.

 

Après une décennie 90 calme il retourne de plus en plus sur les plateaux, multipliant les expériences notamment auprès de la nouvelle génération comme si le film "les Acteurs" (2000) de Bertrand Blier avec son casting hors norme où il joue son propre rôle en donnant la réplique à André Dussolier et Jacques Villeret avait été un déclencheur d'envie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il enchaîne ainsi "La Petite Lili" (2003 - ci-dessous) de Claude Miller, "Demain on déménage" (2004) de Chantal Ackerman, "Atomik Circus" (2004) des frères Poiraud, "Les Âmes Grises" (2005) de Yves Angelo, il participe à la super-production hollywoodienne "Dan Vinci Code" (2006) de Ron Howard...

Il joue dans "Le Grand Meaulne" (2006) de Jean-Daniel Verhaeghe, ensuite il est un homme qui pense rester jeune s'il séduit des femmes jeunes dans "Faut que ça danse !" (2006 - ci-dessous) de Noémie Lvovsky, il joue dans "Micmacs à Tire-Larigot" (2009) de Jean-Pierre Jeunet avec Dany Boon, il est invité à un mariage dans "Pièce Montée" (2010) de Denys Granier-Deferre, il participe à l'aventure footballistique de "Les Seigneurs" (2012) de Olivier Dahan, retrouve ainsi Joey Starr avec "Max" (2013) de Stéphanie Murat, il est le père de Pierre Arditi dans "La Fleur de l'Âge" (2013) de Nick Quinn...

Ses derniers rôles au cinéma sont dans "Tu veux ou Tu veux pas" (2014) de Tonie Marshall avec Sophie Marceau et Patrick Bruel, suivi de "Une Heure de Tranquilité" (2014) de Patrice Leconte avec Christian Clavier et Carole Bouquet, mais son dernier film s'avère un film d'animation, "Phantom Boy" (2015 - ci-dessous lors de la promo) de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses derniers films sont pourtant des chances inouïes car Jean-Pierre Marielle est touchée par la maladie d'Alzheimer. Si l'acteur est malade depuis un moment c'est en 2012 que le public l'apprend malencontreusement et maladroitement lors d'un interview par un journaliste de France 3-Ile-de-France où l'acteur semble absent et ne pas comprendre qu'il est lui-même interviewé créant un malaise palpable.

 

Outre sa carrière sur grand écran il a été aussi très présent à la télévision, essentiellement des téléfilms (1958-2016), et surtout sur les planches jusqu'en 2014 avec en prime un Molière du meilleur comédien en 1994 pour "Le Retour" d'après Harold Pinter.

 

Par contre, malgré 7 nominations au César il ne gagnera jamais la statuette. Marielle précise qu'il n'a même jamais assisté à la cérémonie et déclare : "Les César ? J'en ai rien à foutre, je ne suis pas un acteur de tombola. L'important, c'est devant la caméra. C'est servir un auteur, en découvrir un nouveau."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Marielle a été marié quatre fois, en 1957-1967, en 1972-1973, en 1979-1983 dont un fils puis enfin avec la comédienne Agathe Natanson (ci-dessus) depuis 2003.

 

Il aimait New-York et était un grand amateur de vélo et de jazz.

 

Marielle aura joué 138 rôles sur écran, dont une centaine de longs métrages avec ses amis surtout entre Belmondo et Noiret (8 films), puis Rochefort (6 films).

Jean-Pierre Marielle est parti rejoindre ses potes de toujours au Panthéon du 7ème Art, le Duc est maintenant aux côtés de Rochefort, Noiret, Rich et les autres...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Marielle est mort ce mercredi 24 avril 2019 à l'âge de 87 ans.

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