Qu'un seul tienne et les autres suivront (2009) de Léa Fehner
Premier film incroyablement mature pour la jeune réalisatrice Léa Fehner (28 ans à peine lors du tournage) qui a étudié à l'Insas en Belgique, puis diplômée de la Fémis section scénario en 2006 avant de devenir la lauréate d'Emergence, organisme qui encourage les projets de jeunes réalisateurs... Bien vu car ce film est un des meilleurs films français sur l'univers carcéral, un défi puisque ce film est sorti juste quelques mois après le chef d'oeuvre "Un Prohète" (2009) de Jacques Audiard dans lequel tournait déjà l'acteur Reda Kateb qui incarne ici un des premiers rôles. A contrario du film de Audiard Léa Fehner signe un film choral dont le titre signifie pour elle "... une injonction à "tenir" face à l'adversité que chacun de mes personnages traverse..." ...
On suit donc une jeune fille de 16 ans qui contourne les règles pour visiter son amoureux en prison, une mère qui checrhe à visiter l'assassin de son fils et un homme un peu paumée à qui on fait une proposition difficile... On salue les choix du casting avec aucuns acteurs stars, juste des gueules qu'on a déjà vu quelque part ou des acteurs en pleine ascencion, outre Reda Kateb saluons les performances de Farida Rahouadj, Marc Barbé, Vincent Rottiers, Pauline Etienne, Dinara Droukarova... Léa Fehner nous plonge dans les coulisses d'une maisons d'arrêt, les parcours difficiles pour les proches pour visiter en prison. Car oui, ce n'est ni les prisonniers ni la vie intérieur des prisons qui intéressent la réalisatrice mais bien la détresse et la douleur des proches que l'institution pénitenciaire laisse finalement un peu sur le bas côté. La jeune réalisatrice signe un film particulièrement réaliste, âpre mais toujours avec beaucoup d'empathie pour les visiteurs (moins pour les visités ce qui est bien vu) avec en prime quelques beaux moments d'émotions sans jamais tomber dans la facilité. Le dernier quart d'heure est un bijou. Juste un bémol sur le début notamment la rencontre entre la jeune ado et son voyou, long et démago (à contrario du reste par ailleurs). Question photographie on aurait sans doute aimé un plus grand différenciel entre l'extérieur et l'intérieur. Néanmoins ce film est à la hauteur de son ambition, un beau et bon film bien que douloureux et pessimiste.
Note :