A Girl at my Door (2014) de July Jung
Premier long métrage pour la jeune réalisatrice coréenne qui a déjà marqué puisque son film a reçu pas moins de 3mn d'ovation à l'issue de sa projection dans le cadre de la sélection Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes... Son film porte un féminisme certain et casse par là même plusieurs clichés. Le spitch n'a rien d'original, après un incident une femme officier de police est muté dans une petite ville côtiière et malgré un conseil appuyé de se aire discrète elle va tenter de sauver une jeune ado maltraitée...
Le flic muté disciplinairement et qui se doit d'agir malgré le fait qu'il faut se faire oublier est récurrent au cinéma. Mais très vite on s'aperçoit que le personnage principal n'est pas celle qu'on croit. La personnalité de l'ado prend vite le dessus. Le scénario est assez dense, abordant plusieurs sujets au risque de se perdre (homosexualité, immigration, violence familiale, pédophilie, alcoolisme...) mais finalement tout reste cohérent et vraisemblable.
Doona Bae (vu dans "Sympathy for Mr Vengeance" (2003) de Park Chan-Wook , "The Host" (2006) de Joon-Ho Bong et "Cloud Atlas" (2012) des Wachowski) interprète la chef de police qui est toujours sur le fil entre femme forte et femme brisée mais on reste ébahi par la performance de la jeune Kim Sae-Ron (14 ans !) qui est juste inouïe de nuances et de justesse. Le vraie soucis réside dans le rythme trop monocorde, manquant d'une réelle tension alors que plusieurs scènes s'y prêtent. Le côté dérangeant en est donc atténué alors que le fond de l'histoire s'y prétent tout autant. Deux sujets restent la colonne vertébrale de l'histoire et c'est bien l'amalgame que cela entraine qui rend le film intéressant. Pas mal d'émotion (bravo aux deux actrices), quelques beaux moments de grâce mais pas assez abouti et maitrisé pour atteindre les sommets. Ca reste un beau film qui mérite qu'on s'y attarde.
Note :