K.O. (2017) de Fabrice Gobert
Si le nom de Fabrice Gobert ne vous dit rien il est pourtant le créateur-réalisateur-scénariste de la série française (à préciser tout de même !) "Les Revenants" (2012-2015) et, avant ça, il avait déjà été très remarqué pour son premier long métrage "Simon Werner a disparu..." (2009) qui a en quelque sorte des similitudes thématiques comme la disparition et la vie en microcosme. Le cinéaste déclare ainsi vouloir aborder les thèmes "de la violence au travail, des rapports de pouvoir, du mépris, de l'incapacité qu'ont certains à se mettre à la place de l'autre"... D'où le choix de choisir un personnage central très antipathique dévolue à l'excellent Laurent Lafitte, qui étoffe décidément son panel après déjà le thriller "Elle" (2016) de Paul Verhoeven, dont il retrouve ici également son partenaire Arthur Mazet. Par là même le réalisateur, lui, retrouve certains acteurs de sa série comme Jean-François Sivadier et Clotilde Hesme. Pour le reste du casting il y a Chiara Mastroïanni, Zita Hanrot (révélation du film "Fatima" en 2015 de Philippe Faucon) et Pio Marmaï.
Le réalisateur-scénariste reste donc dans ses thématiques et reste donc aussi dans un genre fantastique qui, cette fois, prend des airs de "La Vie est belle" (1946) de Franck Capra, mais avec une dose de cynisme et d'égoïsme en lieu et place de la gentillesse et de la solidarité, où comment Fabrice Gobert pense à ce film mais sans Capra, plutôt avec une vision style David Fincher (toute proportion gardée !). La première bonne idée est de rester dans un réalisme omniprésent (outre évidemment le côté paranoïaque !) notamment du monde professionnel. Le choix du monde de la télé n'est évidemment pas anodin. Par contre Gobert précise n'avoir "jamais filmer Laurent Lafitte de face afin d'accentuer le caractère fuyant de son personnage", mais sur ce point on ne comprend pas franchement, le personnage de Antoine Lecomte n'est en rien "fuyant", bien au contraire...
Néanmoins son côté imbu de lui-même, infect et dominateur qui se retrouve dans une position de looser est aussi jouissif que pernicieux. En effet, looser selon lui car présentateur météo à la télé est un purgatoire pour Antoine Lecomte. Ensuite si on devine vite la construction du récit il n'en demeure pas moins qu'on ne sait pas exactement quel est le "mal" qui ronge ainsi l'esprit ou la vie du personnage... Paranoïa pure ?! Symptôme médical ?! Espace temps dévié ?! Simple burn-out ?! Machination ?!... Fabrice Gobert signe un thriller judicieux qui ne manque ni de suspense (un peu) ni d'intelligence (propos) avec en prime un casting solide et varié dont un Laurent Lafitte impressionnant. Un bon moment.
Note :