Prince Vaillant (1954) de Henry Hathaway

par Selenie  -  7 Août 2017, 05:36  -  #Critiques de films

Ce film est inspiré de la BD éponyme (1937) de Harold Foster, et n'est pas à l'origine une aventure en rapport avec les légendes du Roi Arthur. A l'origine "Prince Vaillant" se situe en haut moyen-âge sans précision et les aventures se déroulent à Thulé. Ici le scénariste Dudlay Nichols (réputé notamment pour ses collaborations avec John Ford comme "Le Mouchard" en 1935 et "La Chevauchée Fantastique" en 1939) crée un lien entre Vaillant et Camelot de façon assez naturel faut bien l'avouer, rien de choquant finalement. Le film est une grande production historique et comme l'Âge d'Or de Hollywood nous a déjà ébloui, on a droit à un casting étoilés et à une équipe technique à qui on a donné les moyens de leurs ambition. Le réalisateur est Henry Hathaway, très bon cinéaste qui nous a signé quelques chefs d 'oeuvres comme "Peter Ibbetson" (1935), "Le Carrefour de la Mort" (1947), "Niagara" (1953) et "100 dollars pour un shérif" (1969).

Le rôle titre revient au jeune premier d'alors, Robert Wagner, qui est alors en pleine ascension et ce film lui assurera sa place en haut de l'affiche pour quelques courtes années (très vite il descendra de l'échelle avant de rebondir à la télévision près de 15 ans après. A ses côtés les belles demoiselles sont interprétées par les sublimes Janet Leigh (alors star depuis peu grâce à "Scaramouche" en 1952 de George Sidney et "L'Appât" en 1954 de Anthony Mann) et Debra Paget (vedette ayant des difficultés à atteindre les premiers rôles mais déjà vue dans "La Fléche brisée" en 1950 et "Les Gladiateurs" en 1954 tous deux de Delmer Daves). Outre ses jeunes acteurs et grosses productions il y a aussi les acteurs plus expérimentés dont le méchant James Mason (ayant tourné avec le cinéaste sur "Le Renard du Désert" en 1951), Sterling Hayden (star de "Quand la ville dort" en 1950 de John Huston et de "Johnny Guitar" en 1954 de Nicholas Ray) et la trogne de Victor V. Mc Laglen acteur fétiche d'un certain John Ford qui lui a offert entre autres son rôle à Oscar pour sa performance dans "Le Mouchard" (1935) justement écrit par Dudley Nichols... Le film démarre maladroitement avec deux actions du héros en 5 minutes qui le font passer pour un gamin immature voir un demeuré (pas loin). Surtout qu'il a le visage de Robert Wagner qui paraitra jamais aussi niais avec, il faut bien l'avouer, une coiffure qui, associée à son sourire, n'arrange rien ! Mais l'aventure prend réellement forme après son arrivée à la Table Ronde. On sourit à la VF où Camelot devient "ka-amelo" et Excalubur devient "ExcalibOr"... Mais sinon il s'agit d'un bien beau film chevaleresque qui a deux belles options à mettre à son crédit.

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Les décors somptueux signés par un duo de talent, Stuart A. Reiss qui a oeuvré également sur "Niagara" (1953) de Hathaway mais aussi "L'aventure de Mme Muir" (1947) de J.L. Mankiewicz et "L'Homme aux Colts d'Or" (1958) de Edward Dmytryk ainsi que Walter M. Scott plus spéclialisé dans les films historiques notamment sur "La Tunique" (1953) de Henry Koster, "Cléôpatre" (1963) de J.L. Mankiewicz. Des décors remarquables et majestueux dont les deux châteaux, Camelot est grandiose et la forteresse vikings ne manque pas de gueule. Tout ça magnifiquement mis en image et par la belle photographie de Lucien Ballard connu aussi pour les films "Laura" (1944) de Otto Preminger, "L'Ultime Razzia" (1956) de Stanley Kubrick ou encore "The Party" (1968) de Blake Edwards. Un technicolor superbe idéal pour ce genre de fresque d'aventure où ni l'action ni l'amour ni l'héroïsme ne manquent. Un film assez méconnu finalement qui aurait gagné avec les 5 premières minutes moins naïves et un acteur principal plus charismatique.

 

Note :              

15/20

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