Les Derniers Jours de Pompéï (1959) de Sergio Leone et Mario Bonnard
Adapté du roman éponyme (1834) de Edward Bulwer-Lytton, qui s'était lui-même du tableau du même nom (1833) de Karl Brioullov, cette histoire n'est pas inédite sur grand écran puisqu'elle a déjà été porté pas moins de 6 fois avant cette version. A la base, c'est Mario Bonnard pionnier du cinéma italien (premier film avec "Catena" en 1916) avant qu'il ne tombe malade laissant ainsi laplace à son assistant-réalisateur, un certain Sergio Leone. Ce dernier, après une douzaine d'années passées en tant qu'assistant-réalisateur il a donc l'occasion de signer son premier long métrage crédité comme réalisateur. Le futur maitre du western spaghetti débute donc avec un peplum dont il co-écrit le scénario avec Sergio Corbucci et Duccio Tessari tous deux également futurs réalisateurs de spaghettis, respectivement "Django" (1966) et "Le Grand Silence" (1968) pour le premier et "Un Pistolet pour Ringo" et "Le Retour de Ringo" (1965) pour le second.
Au casting, le héros centurion est joué par Steve Reeves, alors peu connu et prédécesseur de Schwarzenegger comme Mr Univers, la belle incarnée par la sublime Christine Kaufmann future épouse de Tony Curtis qu'elle rencontra sur "Tarass Boulba" (1962) de Jack Lee Thompson et enfin le méchant joué par Fernando Rey qui deviendra l'acteur fétiche de Luis Bunuel... Malgré le titre, ce n'est pas l'éruption du Vésuve qui est au centre de l'intrigue. Ce n'est donc pas un film catastrophe à la mode aujourd'hui, on reste dans la grande tradition du peplum avec légionnaires romains, luttes entre chrétien et anciens dieux, arène et intrigues de cour... - 79 av J.C., on suit donc le centurion Glaucus qui revient dans sa ville de Pompéï où il apprend que sa famille a été décimé par une attaque de "terroristes" chrétiens. Parrallèlement à sa vengeance il tombe évidemment amoureux tandis que dort pour encore peu de temps le volcan voisin... Le film est assez éloigné du roman, l'intrigue est moins alambiquée et le volcan n'apparait vraiment qu'à la fin. L'intrigue est un polar antique plutôt plaisant bien que sans surprise, avec les ingrédients inhérents au genre. Le film aurait gagné à être un peu plus épique et un peu plus ambitieux (plus fidèle au roman et à son ampleur ?!). Steve Reeves n'est pas un acteur prodigieux mais il donne de sa personne (il se blesse assez grièvement à l'épaule, ce qui l'handicapera au point qu'il ne pourra plus forcer et ce qui écourtera prématurément sa carrière) et impose un physique idéal pour le genre.
Le sommet du film reste son final avec l'éruption du Vésuve. Certe on peut chipoter sur les effets spéciaux, et/ou sur le fait que le film aurait mal vieilli mais il faut insister pour rappeler que c'est un film de 1959. Les 15 dernières minutes restent prenantes, voir impressionnantes, pendant lesquels la panique alliée à la tragédie font tout de même leur effet même si on pourrait aussi tiquer sur le visuel scientifique d'une éruption du Vésuve. En conclusion, le film reste un peplum divertissant et bien mené, sans pour autant avoir l'envergure des grands classiques.
Note :