Casablanca (1942) de Michael Curtiz
Film de Michael Curtiz, sorti en 1942, Casablanca est un film tiré de la pièce Everybody Comes to Rick's écrite en 1938.
L'histoire se déroule à Casablanca, pendant la seconde Guerre Mondiale, la ville est régie par le gouvernement de Vichy et les réfugiés fuyant le nazisme et la guerre s'y retrouvent le temps d'acheter un visa vers Lisbonne d'où ils pourront rallier l'Amérique et la liberté. Rick, un américain cynique et aigri tient un bar de nuit, un soir il se retrouve à garder deux lettres de transit alors que son propriétaire est abattu dans son bar. Les deux lettres étaient pour Victor Laszlo et de son amie Isla, ancien amour de Rick qu'il n'a jamais oublié et qui est à l'origine de son caractère. L'histoire tourne autour de ce choix, le devoir ou l'amour.
L'ensemble du film est grandiose. Le scénario très bien écrit nous entraîne dans une savante combinaison de patriotisme avec des allusions légères qui appuient l'histoire en elle-même et de romantisme qui donne le ton et le conflit de chacun lors de cette guerre. L'atmosphère est lourde, issue de tous les éléments du film allant de la musique et du pianiste de la boîte de nuit qui joue finalement toute l'histoire sur les notes d'une seule chanson, à la photographie qui permet de souligner toutes les émotions des personnages sans oublier les acteurs mêlant des personnages bien construits, des langages du corps développés pour une tension de sentiments retenus.
Humphrey Bogart livre un Rick tout en retenue qui sous des apparences cyniques et amer cache une vraie tendresse, son regard froid sur un monde désenchanté ne l'empêchant pas de porter secours de manière détournée. Il porte la douleur de son passé tout le long du film et ses retrouvailles avec Ilsa (Ingrid Bergman) le montreront sous un nouveau jour quitte à l'amener sur des nouveaux chemins de vie. Ilsa se cache derrière des apparences, des doubles jeux, exagérant certains sentiments, parfois manquant de subtilité mais elle reste le caractère féminin du film, source des sentiments amoureux et de tension. Le trio amoureux se termine avec Victor Lazslo incarné par Paul Henreid qui est finalement le personnage le moins exploité et pourtant livrant des moments très importants et étant la clé du dénouement du film. La touche d'humour et d'autorité est apportée avec le personnage du capitaine Louis Renault (Claude Rains), personnage intéressant puisqu'il dévoile les personnages et fait avancer l'histoire.
Un film magnifique, complet sur tous les points de vue, à voir et à revoir sans hésitation. Un film à conseiller, une découverte pour la portée historique, la beauté des personnages et une photographie livrant toutes les émotions des personnages en une image.
Note :