Carré blanc (2011) de Jean-Baptiste Leonetti
Premier long métrage (après un court-métrage avec lequel il y a des ramifications) qui a le mérite de l'audace tant ce film sort des sentiers battus tant dans le fond que dans la forme. Film d'anticipation qui dénonce la déshumanisation rappelle des films (à divers niveaux) comme "THX 1138" (1971), "Brazil" (1985) et "De bon matin" (2011) en passant par "Alphaville une étrange aventure de Lemmy caution" (1965) de Godard.
La mise en scène aussi épurée que glaçante ne fait qu'accentuer un monde aseptisé et balisé où les gens sont privés de tous sentiments ; ce n'est pas qu'ils n'en ont pas mais le monde où ils vivent désormais "conseille" fortement de cacher ce qu'ils ressentent, non pas lobotomisés mais plutôt savoir passer outre et les cacher aux yeux des autres. L'aliénation des uns et des autres est ici montrée de façon directe et, dans un sens, assez déroutant. La violence est omniprésente, physique aussi bien que psychologique le film décrit un monde qui fait peur à tous les niveaux. Le début du film est un peu laborieuse, ona du mal à se plonger dedans mais bientôt il s'avère que c'est vite assez fascinant et prenant. Bon point pour la bande-son, alliant divers sons et musiques parfaitement adéquates à ce monde insensible. Excellent casting avec un couple, Julie Gayet (touchante et perdue) et un Sami Bouajila (robot quasi lobotomisé de l'administration) qui s'offre corps et âme pour des personnages pas faciles à incarner. Un film qui laissera, je pense, froid une grande partie du public tant le style du film est à l'image de ce qu'il raconte. La fin reste peut-être trop ouverte, voir trop flou dans son épilogue. Néanmoins un film qui gagne à être vu et connu.
Note :