L'Affaire SK1 (2015) de Frédéric Tellier

par Selenie  -  8 Janvier 2015, 16:01  -  #Critiques de films

Réalisateur de télévision jusqu'ici, Frédéric Tellier s'est intéressé à Guy Georges après le viol d'une de ses amies (pourquoi Guy Georges et pas un autre ?! Mystère...). Il aura fallu pas moins de 9 années pour le réalisateur avant de mettre en boite son film, notamment à cause des recherches évidentes sur l'affaire. Egalement auteur du scénario Frédéric Tellier a été aidé par David Oelhoffen et surtout la journaliste Patricia Tourancheau. Usant du flash-back (l'enquête de 91 à 98 d'un part, et le procès d'autre part) le réalisateur prend le choix de changer le grain pour différencier les époques, pour un grain plus prononcé pour le début de l'enquête (style pellicule) et plus on arrive à 2001 plus le grain s'estompe (style HD). Ce qui accentue le côté docu-fiction.

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Tiré d'un fait réel Frédéric Tellier annonce un film non pas de fiction mais de transmission, d'où une réelle volonté d'être au plus près de la réalité. La reconsitution est donc très soignée, tournage dans les lieux même des faits avec le 36 mais aussi la véritable salle d'audience. Néanmoins, quitte à être fidèle, pourquoi ne pas avoir été au bout du concept ?! Par exemple, outre Guy Georges lui-même, il est très étonnant de faire de Franck Magne (Raphael Personnaz) le pilier quasi exclusif de l'enquête. Franc Magne déclarant d'ailleurs ; "je l'ai traqué pendant 7 ans, il en fallait bien un !" , affirmation à ajouter à une réplique d'une collègue... Etonnant, comme si une telle enquête lui devait tout à lui seul. Sinon le scénario est prenant, aussi intéressant qu'instructif notamment sur les carence sde l'époque puisque Guy Georges a profité à la fois des limites des tests ADN (au début) et de l'absence de fichiers ADN des délinquants sexuels (cette affaire précipitera sa mise en place). Les failles de l'enquête mais aussi les incroyables concours de circonstances forment une histoire terrifiante et palpitante. Outre le casting riche et judicieux (de Personnaz à Gourmet) on salue la performance de Adama Niane dans le rôle aussi difficile qu'ingrat du tueur de l'est parisien. On remarque quelques détails amusants (comme d'habitude) sur le monde policier mais sans gravité ni importance comparés à la plupart des films. Au final, sur le film de "transmission" le réalisateur réussit son film, riche et complet. Un bon film sur lequel on regrettera surtout l'importance d'un premier rôle dans un tel projet.

 

Note :                

 

14/20
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