Colt 45 (2014) de Fabrice Du Welz

par Selenie  -  10 Février 2015, 10:46  -  #Critiques de films

Réalisateur qui s'est d'abord fait une spécialité dans l'horreur avec le prometteur "Calvaire" (2005) et le très sous-estimé "Vinyan" (2008) et juste avant le thriller "Alleluia" (2014) Fabrice De Welz s'essaie donc au polar classique flirtant du côté de Olivier Marchal. D'ailleurs "Colt 45" est un peu la somme de "La Guerre des Police" (1979) de Robin Davis avec "36 quai des Orfèvres" (2005) de Olivier Marchal... Heureusement Fabrice Du Welz a plus de talent que Olivier Marchal... Beaucoup moins d'esbrouffe dans la forme et moins de clichés dans les détails. Le réalisateur signe là un polar plus original qu'il n'y parait au premier abord.

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Les conséquences laissent des traces profondes et au final les vainqueurs ne sont pas ceux qu'on croit, et ce, à tous points de vue... Atmosphère poissarde et sombre sans tomber dans les poncis "marchalien" (alcoolisme, détresse psy, solitude...), une violence omniprésente sans tomber dans le western urbain même si on note quelques fautes comme le fait que ce soit un jeune de 22 ans à un tel poste ou de voir 4 flics se promener dans la rue flingues à la ceinture. Tout n'est pas parfait mais les erreurs ne sont pas grossières, Du Welz ne recherche pas l'épate à tout prix (oui comme Marchal). Bon point du côté casting, que des gueules bien connues du polar, de Lanvin à Simon Abkarian en passant par Philippe Nahon et Jo Prestia (vus tous les deux dans "Irréversible" de Gaspard Noé). Un casting au sein duquel le jeune Ymanol Perset sort son épingle du jeu avec brio, le beau gosse se fait une place au sein des gueules "cassées" malgré un personnage (tireur d'élite-formateur-armurier dans la police nationale à 22 ans ?!) un peu trop juvénile pour être plausible. En conclusion un polar solide et efficace dont la force réside dans un scénario qui offre assez de virages pour tenir en haleine. Du "Olivier Marchal" mais avec mention ! Une déception toutefois puisque Du Welz ne s'entendait pas avec ses acteurs (Lanvin et Joey Starr en particulier) et que le producteur Thomas Langmann coupa dans le budget malgré les accords tenus avec le réalisateur. Du Welz quitta le navire, lui et son scénariste désavouèrent le film ensuite qui fut terminé par Frédéric Forestier (réalisateur maison de chez Langmann). Du Welz reste crédité par contrat... Avec le polar efficace qu'il est on regrette que Du Welz ne soit pas allé au bout !

 

Note :              

 

14/20
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