Vice Versa (2015) de Pete Docter
Le grand retour annoncé de Pixar (pour certains !) avec aux commandes Pete Docter, scénariste des "Toy Story 1,2" (1995 et 1999) et "Wall-E" (2008), réalisateur du chef d'oeuvre "Monstres et Cie" (2001) et "Là-Haut" (2009), autant dire que c'est un des pontes de Pixar et de l'animation mondial qui signe ici un film d'animation particulièrement ambitieux et créatif. Soit une invitation à l'aventure intérieure dans la petite tête de Riley, 11 ans, où l'effervescence émotionnelle est au plus critique. Matérialiser les émotions est déjà en soi une gageure que les équipes Pixar ont (une nouvelle fois) magnifiquement surmontée. Les 5 émotions principales choisies sont donc caractérisés ainsi : une étoile pour Joie, une larme pour Tristesse, un nerf à vif pour Peur, une brique et le feu pour Colère, un brocoli pour Dégoût...
Lorsque le film commence ont est plutôt excité devant les promesses tant attendues du film, malheureusement si ça reste du haut niveau et un énième grand film pour Pixar on reste un peu déçu. D'abord les 15 premières minutes sont simplement géniales, originales et magiques et d'un humour sans faille, ces minutes sont judicieusement mises en image. Mais il s'agit seulement d'une mise en place des protagonistes, une présentation des personnages et de leur environnement qui nous résume les 10 premières années de Riley. On devine donc que l'histoire qui suit se focalise sur une période précise de la vie de Riley, elle a 11 ans et déménage. Tout d'un coup le côté innovation prend un coup de ralentisseur, le scénario prend alors un chemin plus balisé dès qu'on voit tomber le premier élément, on comprend que l'effet domino va être l'essentiel du récit. Résultat le film est à 75% mélancolique et triste, les 15 premières minutes regroupant la majorité de nos rires. On aurait aimé par exemple voir Riley grandir, les premières années sont toujours les plus amusantes. Un film d'animation de ce genre en avait besoin (du rire !). On a un petit goût amer pourtant car le film est techniquement sublime et la créativité autour du monde parallèle cérébral est juste inouïe et tellement juste. Les détails (rêve, souvenirs, subconcscient... etc...) sont superbement imaginés, un film ludique intelligemment mis en scène. Effectivement on s'est tous posé la question "que peut-il bien se passer dans sa petite tête ?!", malheureusement il y a aussi le marketing qui prend son importance. Un scénario tel que celui-là permet juste à Pixar de prévoir préquel (l'enfance est résumée) et suite (11 ans, vous aurez droit à la puberté ensuite évidemment), d'où une histoire simple de sauvetage. Beaucoup moins de rires pour beaucoup plus de larmes. Dommage que émotionnellement ce soit si marqué... Par contre on reste bluffé par la justesse de la "reconstitution" d'un cerveau de fillette. Un grand film à défaut d'être le chef d'oeuvre que Pixar aurait pu offrir si on ne pensait pas tant aux billets futurs.
Note :