La Bataille de la Montagne du Tigre (2015) de Tsui Hark
Après "Dédective Dee 1 et 2" (2010 et 2013) et "Dragon Gate, le secret des Sabres Volants" (2011) voilà le retour de Tsui Hark, réalisateur hong-kongais unanimement reconnu pour son talent mais qui paradoxalement offre une filmographie digne des montagnes russes. Adapté du roman "Tracks in the Snowy Forest" (1957) qui a connu le prestige de l'Opéra de Pékin cette histoire est inspirée (très librement) de faits réels ; au final il s'agit d'une oeuvre à la gloire de héros combattants pour la Chine communiste. Pour ce film Tsui Hark retrouve deux de ses acteurs de "Dédective Dee" (Tony Leung et Lin Gengxin) et surtout a voulu tournr en milieu naturel. Résultat: oui, nous avons droit aux magnifiques montagnes boisées et enneigées, mais il y a pas mal d'effets numériques notamment la forteresse, bon point pour le tigre dont la scène n'a franchement pas due être simple à gérer.
Malheureusement tout le film est à l'image de ce choix (milieu naturel mais parasité par une multitude d'effets spéciaux, de l'action plus "à l'ancienne" aurait été bénéfique), le film est donc bancal. Outre ce choix d'un flash-back en prologue et en épilogue d'une unitilité sidérante le film tombe continuellement dans les extrêmes. Dans le fond comme dans la forme on passe de la fresque flamboyante et dense au film boursouflé, maladroite dans son esbrouffe. L'usage du ralenti en est un bon exemple, au début le ralenti est stylisé comme un ballet et finit par être caricatural comme la mini-séquence du gros plan de profil sur un visage qui court et surtout ce nombre incalculable de scènes gâchées par le surjeu... Fautes des acteurs ou mauvaises direction d'acteur ?! En tous cas, trop de scènes deviennent ridicules comme le râle du soldat en pleine fusillade, le cri de douleur après un mort... Tout est trop surjoué. On sourit sur quelques invraisemblances où on torture un homme qu'on laisse emmitouflé ou des villageois quasi invisibles qui ne bronchent pas quand des soldats s'incrustent et ce, malgré la présence de soit-disant espions... Et soit dit en passant, l'affiche du film est une bonne blague... Le problème du film est donc toujours de passer du meilleur au pire d'où un goût amer qui persiste. Le film bancal par excellence.
Note :