Décès de Chantal Akerman

par Selenie  -  6 Octobre 2015, 17:12  -  #Décès de star - Bio

Ce début octobre débute avec le décès de la réalisatrice Chantal Akerman ce lundi 5 octobre 2015 à l'âge de 65 ans.

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Née en 1950 à Bruxelles (Belgique) Chantal Akerman (sans C !) est issue d'une famille juive polonaise. Ses grands-parents et sa mère ont été déportés à Auschwitz dont seule sa mère reviendra.

 

C'est lorsqu'elle voit pour la première fois "Pierrot le fou" (1959) de jean-Luc Godard qu'elle trouve sa vocation. Elle s'inscrit à l'INSAS (Institut Supérieur des Arts, du Spectacle et des techniques de diffusion) aux années 1967-1968. Soutenue par le chef de fil du cinéma belge André Delvaux, elle réalise son premier court métrage "Saute ma ville" (1968 - ci-dessous). Elle émigre ensuite à New-York où elle se prend de passion pour le cinéma expérimental notamment de l'artiste canadien Michael Snow.

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Elle dira par ailleurs de ses deux références : "Godard m'a donné de l'énergie et les formalistes m'ont libérée." 

 

Après plusieurs courts, elle signe un moyen métrage avec "Hotel Monterey" (1973) sur un hôtel pour nécessiteux de New-York qui voit se succéder des plans fixes particulièrement cadrés et de lents travellings dans les couloirs. Elle enchaine avec un premier documentaire "Hanging Out Yonkers" (1973) sur des ados à problèmes dans un centre social, un film inachevé qui est encore projetés en cinémathèque et autres rétrospectives.

 

Un début de carrière qui définit déjà l'artiste puisqu'elle passera sans soucis de la fiction courte et longue au documentaire tout le long de sa carrière. Ses thèmes de prédilection hantent toujours ses films, de sa mère à l'ennui en passant par les rapports sexe/amour/argent.

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Chantal Akerman revient ensuite en France. Elle tourne un de ses films les plus célèbres, "Je, tu, il, elle" (1974 - ci-dessus) dont la radicalité frappe avec usage de plans fixes, lenteur extrême et monologue intérieur. Son troisième long métrage lui permet de se faire remarquer un peu plus par la profession. Il s'agit de "Jeanne Dielman 23 quai du Commerce 1080 Bruxelles" (1975 - ci-dessous) qui confirme son style jusqu'au-boutiste et personnel. Ce film sur une prostituée marque sa rencontre avec l'actrice Delphine Seyrig. Beaucoup considèrent ce film comme son chef d'oeuvre.

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Elle repart aux Etats-Unis en 1976. Oscillant toujours entre les genres, elle signe le documentaire avec "News from Home" (1977), le long "Les rendez-vous d'Anna" (1978) en retournant au court avec "Dis-moi" (1980) sans se départir de son style très expérimental.

 

Elle s'essaie à la comédie musicale avec "Golden Eighties" (1986) pour laquelle elle retrouve Delphine Seyrig. 

 

Touchant toujours à tous les genres, à toutes les formes, il faut attendre de nombreuses années avant de voir Chantal Akerman s'ouvrir un cinéma plus conventionnel, du moins plus commercial. Ce sera la comédie "Un divan à New-York" (1996 - ci-dessous) avec William Hurt et Juliette Binoche.

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Elle adapte librement "La Prisonnière" de Marcel Proust avec "La Captive" (2000 - ci-dessous) avec Stanilas Merhar et Sylvie Testud. Elle retrouve l'actrice pour le film "Demain on déménage" (2004) sur lequel elle retrouve aussi l'actrice Aurore Clément, une fidèle depuis "Les Rendez-vous d'Anna". 

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Toujours dans l'expérimentation elle présente des installations filmiques intitulées "Woman sitting after killer" (2001) à la Biennale de Venise et "From the other side" (2002) à Documenta 11.

 

La réalisatrice détourne une commande pour effectuer un retour aux sources de ses prérogatives, de son style et ses sujets intimes, "Là-bas" (2006) est un documentaire sur Israël qui s'avère son film le plus personnel depuis les années 70.

 

Son dernier film est "la Folie Altmayer" (2009) avec Stanisla Merhar.

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Chantal Akerman a été également professeur à l'European Graduate School en Suisse où elle dirigeait un atelier cinéma estival. Elle a également enseigné à l'Université de New-York.

 

Chantal Akerman s'est suicidée ce lundi 05 octobre 2015 à l'âge de 65 ans.

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